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Syrie : au moins 50 morts dans attentat suicide visant l'armée

Des rebelles syriens tirent sur des positions de l'armée, le 3 novembre 2012 à Alep [Philippe Desmazes / AFP] Des rebelles syriens tirent sur des positions de l'armée, le 3 novembre 2012 à Alep [Philippe Desmazes / AFP]

Au moins 50 membres des forces gouvernementales ont péri lundi dans un attentat suicide dans le centre de la Syrie, tandis que l' examinait à Doha les moyens d'unir ses rangs face au régime après bientôt 20 mois de et d'efforts diplomatiques infructueux.

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En faisant exploser sa voiture, bourrée d'une tonne d'explosifs selon l'agence officielle Sana, le kamikaze a porté l'un des coups les plus rudes à l'armée depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue conflit armé.

L'opération suicide a été menée par un combattant du front Al-Nosra, un groupe islamiste radical implanté dans tout le pays, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un autre attentat a été perpétré à Damas, dans le quartier de Mazzé qui abrite des ambassades et des sièges de la Sécurité, blessant plusieurs civils, selon Sana.

Les rebelles ont également essuyé de lourdes pertes au cours de cette journée particulièrement meurtrière: ils ont perdu, selon l'OSDH, au moins 20 hommes dans un raid aérien sur la province d'Idleb (nord-ouest), où le régime semble décidé à mettre à profit son principal atout: ses avions qui maîtrisent seuls le ciel.

Autre victime des violences lundi, les civils, qui ont vu brûler à Alep (nord) le principal entrepôt du Croissant-Rouge et partir en fumée des stocks entiers de couvertures pour l'hiver, de nourriture et de produits pour nourrissons.

Selon Samir, un pharmacien de 37 ans dans le nord-ouest d'Alep, les combats n'avaient jamais atteint un tel niveau de violence.

"Cela fait presque une semaine que nous passons nos nuits terrorisés. Nous entendons des tirs à l'arme automatique, les chars qui tirent, des explosions", a-t-il dit à l'AFP. "Cette nuit, les combats ont été les pires depuis une semaine", avec seulement une heure ou deux d'interruption.

Des affrontements ont également éclaté à proximité de l'aéroport international d'Alep, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.

A Damas, plus de trente personnes ont été tuées en 24 heures dans le camp palestinien de Yarmouk après des combats entre soldats et rebelles.

Plus d'un demi-million de réfugiés palestiniens sont installés en Syrie, et selon l'OSDH, des combattants palestiniens prennent part aux combats, certains du côté du régime et d'autres de la rébellion.

 

"Réorganiser l'opposition"

Alors que les violences ne faiblissent pas sur le terrain, la communauté internationale reste impuissante, paralysée par ses divisions.

Ainsi, aucun terrain d'entente n'a été trouvé lors d'une rencontre au Caire entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, allié de Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi et le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. "Il n'y a eu accord sur rien", a reconnu M. Arabi.

Sergueï Lavrov a ainsi accusé les pays soutenant les rebelles, dont des Etats arabes du Golfe et des puissances occidentales, de les encourager à la violence, plutôt que de les pousser à la négociation.

Il a également affirmé que son pays approvisionnait la Syrie en équipements de défense aérienne pour la soutenir "face à des menaces extérieures", sans préciser lesquelles.

Si les insurgés ont encore enregistré des succès dimanche, en s'emparant d'un des premiers champs pétroliers du pays et en abattant l'un des redoutables chasseurs-bombardiers du régime, l'opposition tente toujours d'asseoir sa crédibilité.

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a jugé dans un communiqué que les critiques sur son manque de représentativité étaient "en partie justifiées", tout en soulignant qu'il ne pouvait être remplacé, alors que des voix réclament la création d'un gouvernement en exil.

Ce communiqué intervient à l'issue du premier jour d'une rencontre du CNS à Doha, éclipsée par les préparatifs d'une réunion élargie prévue jeudi des opposants sur la base d'une initiative de l'ancien député Riad Seif qui vise à constituer une nouvelle direction politique.

Pour les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la rébellion sur le terrain, "il n'est plus acceptable, sous aucun prétexte, de continuer sur la voie de la révolution sans une direction politique unifiée et efficace".

L'ex-Premier ministre Riad Hijab, qui a fait défection cet été, s'est de son côté entretenu avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu de la "réorganisation de l'opposition", selon une source diplomatique turque.

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