Ils sont onze anciens hommes et femmes d’Etats à former un club très fermé qui œuvre pour la paix et le respect des droits de l’homme. Une organisation non gouvernementale réunie pour la première fois en 2007 par Nelson Mandela.
A l’origine de cette organisation, le fondateur de Virgin, sir Richard Branson et le musicien Peter Gabriel. Le milliardaire britannique souhaitait confier aux ainés de la diplomatie mondiale le soin de régler les conflits de la planète et à Nelson Mandela les rennes du groupe. "Il fallait convaincre Mandela d’en faire partie. Puisque l’idée était de rassembler des gens ayant une autorité morale, il était notre cible numéro un" avait-il déclaré. Le leader Sud-africain Prix Nobel de la paix en 1993, a donc accepté en 2007 d’être fondateur et membre du groupe mais n’est qu’un "ainé honoraire" donc pas un membre actif.
Une floppée de Prix Nobel
The Elders est présidée par l’archevêque Desmond Tutu, président de la commission Vérité et Réconciliation d’Afrique du Sud après l’Apartheid et l’un des cinq Prix Nobel que compte le groupe (en 1984). Le doyen n'est autre que l'ex-président américain Jimmy Carter (en 2002), l’ancien secrétaire général des Nation unies Kofi Annan (en 2001) et l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari (en 2008) sont les autres lauréats du prestigieux prix norvégien. Muhammad Yunus, un autre Nobel Nobel, fondateur de la Grameen Bank de microcrédit, s’est retiré par manque de temps et la Birmane Aung San Suu Kyi n’est plus membre honoraire depuis qu’elle est élue au Parlement. Pour Richard Branson, "l’idée était d’en avoir douze, nous en avons dix".
( ALEXANDER JOE / AFP)
Quelques femmes aussi
Les autres membres sont l’algérien Lakhdar Brahimi, ancien Secrétaire général de la Ligue arabe et de l’ONU. Ela Bhatt, pionnière de la micro-finance et fondatrice de la Self-Employed Women’s Association en Inde qui agit pour les droits des femmes. Gro Brundtland, femme politique norvégienne à la tête de l’organisation mondiale de la santé de 1998 à 2003 et présidente de la rédaction du rapport « Notre avenir à tous » qui pose la définition du principe du développement durable. Fernando H. Cardozo, président du Brésil de 1995 à 2003 qui est un éminent sociologue fait lui aussi parti de ce groupe fermé. La femme de Nelson Mandela, Graça Machel siège elle aussi pour son travail avec les associations de lutte contre le sida et la pauvreté.
Les « anciens » sont en contact réguliers les uns avec les autres et se réunissent tous les six mois. Dans son discours d’inauguration de l’ONG, Nelson Mandela a rappelé que les membres "n’ont pas de carrière à construire, d’élections à gagner, d’électorat à satisfaire. Ils peuvent parler à qui ils veulent et sont libres de suivre les chemins qu’ils jugent bons, même quand ils sont impopulaires".
(Kofi Anan (G), Jimmy Carter (C) et Graça Machel (D) lors d'une conférence de presse à Johannesburg en 2008. ALEXANDER JOE / AFP)
Leur rôle est de donner l’exemple, en créant un changement social positif et en inspirant les autres à faire de même. Chaque membre se concentre sur les domaines où il est le mieux placé pour faire la différence mais ils partagent tous un intérêt commun pour la paix et les droits de l’Homme. Le groupe jouit aujourd’hui d’une bonne réputation. La preuve récente en est qu’après Kofi Annan, qui a démissionné, c’est à Lakhdar Brahimi que l’ONU a confié sa mission de médiation en Syrie. Tous les deux sont membres de The Elders.