Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a demandé vendredi au Premier ministre roumain Victor Ponta de tout mettre en oeuvre pour respecter l'indépendance des juges face aux "allégations de pressions et d'intimidation".
"Je tiens à exprimer la préoccupation de la Commission européenne concernant les allégations de pressions et d'intimidation à l'encontre des juges de la Cour constitutionnelle qui ont été portées à notre attention", a affirmé M. Barroso dans une lettre adressée au chef du gouvernement roumain.
"J'espère que vous et votre gouvernement prendront, dans l'intérêt de la Roumanie et de ses citoyens, les décisions nécessaires pour mettre en oeuvre les engagements que vous avez pris", a-t-il ajouté.
En début de semaine, la Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l'Europe, et la Commission européenne avaient déjà appelé les autorités roumaines et l'ensemble des partis politiques à s'abstenir de toute pression sur la Cour constitutionnelle.
Plusieurs hommes politiques roumains, dont le président par intérim Crin Antonescu, un des chefs de file de la coalition de centre-gauche au pouvoir, l'Union sociale-libérale (USL), ont récemment cherché à infléchir la position de la Cour constitutionnelle roumaine, qui doit se prononcer le 31 août sur la validité d'un référendum concernant le maintien au pouvoir du président Traian Basescu.
Dans sa lettre adressée à M. Ponta, M. Barroso s'est également déclaré "profondément préoccupé" par le scandale autour des listes électorales du référendum.
"Il est maintenant crucial que le gouvernement roumain réponde sans retard indu aux demandes de la Cour constitutionnelle en ce qui concerne la transmission des listes électorales de sorte que la Cour puisse rendre sa décision définitive sur le référendum le plus tôt possible", affirme M. Barroso.
"Dans ce contexte, il est d'une importance primordiale de laisser à la Cour constitutionnelle elle-même le soin de clarifier sa position, si elle estime que cela est nécessaire, et toutes les autres parties devraient s'abstenir de faire leur propre interprétation", a ajouté le chef de l'exécutif européen.
La Roumanie a connu un nouveau scandale vendredi avec la mise en cause par la justice d'un ex-ministre impliqué dans l'organisation du référendum sur la destitution du président Traian Basescu et des révélations sur des tentatives présumées de manipulation des listes électorales.