Le taux de participation final au référendum sur la destitution du président roumain Traian Basescu a été de 46,24%, selon les résultats officiels annoncés mercredi par le Bureau électoral central, inférieur au seuil requis de plus de 50% pour que la consultation soit validée.
Le Bureau électoral avait déjà donné lundi des chiffres quasi définitifs portant sur plus de 99,9% des bureaux de vote.
M. Basescu, aujourd'hui suspendu, échappe donc en principe à une destitution même si la Cour constitutionnelle est la seule à pouvoir trancher officiellement sur la validité ou non de la consultation.
Les résultats finaux montrent un désaveu cinglant pour le chef de l'Etat suspendu de la part des votants qui se sont prononcés à 86,52% pour son départ. Le camp du président avait appelé à un boycott du référendum.
Malgré ces résultats officiels définitifs, la coalition de centre-gauche au pouvoir à Bucarest, l'Union sociale libérale (USL), n'a pas perdu espoir de voir M. Basescu quitter son poste.
Elle a demandé à la Cour constitutionnelle de ne pas prendre en compte les listes électorales officielles --pourtant mises à jour juste avant le référendum-- pour déterminer le nombre d'inscrits mais les chiffres provisoires du recensement effectué en 2011.
Comme la population roumaine a baissé, selon les données non définitives du recensement, cela aboutirait à une baisse des inscrits et par ricochet à une hausse du taux de participation, ce qui pourrait rendre le référendum valide et aboutir à un départ de M. Basescu réclamé par l'USL.
Les juges ont reçu mercredi les résultats officiels et doivent maintenant les examiner avant de rendre une décision attendue mercredi ou jeudi.
Des craintes existent sur des pressions contre la Cour, gardienne de la Constitution, et ses neuf juges.
Le Premier ministre roumain Victor Ponta a sommé mardi, dans un appel rare, tous les partis politiques, dont ceux de sa coalition, à "s'abstenir de toute pression" sur la Cour.
"La Cour doit pouvoir prendre une décision de principe de manière indépendante et sans interférence de l'extérieur", a souligné de son côté l'ambassadeur des Etats-Unis en Roumanie, Mark Gitenstein, dans un communiqué publié mercredi.
Les Etats-Unis disposent d'un partenariat stratégique fort avec la Roumanie.
"Aucune économie ne peut se développer, aucune démocratie ne peut survivre sans un engagement sans faille en faveur de l'Etat de droit", a-t-il rappelé.
Les Etats-Unis comme l'Union européenne avaient sévèrement critiqué le gouvernement de M. Ponta à la mi juillet, qualifiant certaines décisions prises pour faciliter la destitution de M. Basescu "d'atteintes à l'Etat de droit".
M. Ponta a depuis pris des engagements face à l'UE, revenant sur certaines décisions controversées.