Contrairement au système électoral français, le vote pour la présidentielle américaine n'est pas uniquement destiné à élire un chef d'État. En l'occurrence, les électeurs peuvent être amenés à choisir jusqu'à 40 sujets différents.
Un scrutin sous forme de casse-tête. Alors que plus de 200 millions d'électeurs américains sont appelés ce mardi 5 novembre aux urnes pour l'élection présidentielle, les votants n'auront pas que le simple choix d'un chef d'État sur leur bulletin électoral. Un système qui n'a pratiquement rien en commun avec le nôtre.
Since I often talk about how local stuff matters more than the White House, I'm gonna walk you through a sample ballot in my current state of residence. (My city is already doxxed somewhere on the net, who cares?) pic.twitter.com/QMwruK4TdG
— Quinn Que (@Edokwin) October 30, 2024
Prenons un exemple très concret pour illustrer ce particularisme étasunien. Un internaute a posté un exemplaire du bulletin de vote pour l'élection à Liberty County (voir ci-dessus), une circonscription de l'État de Géorgie regroupant près de 70.000 habitants. En plus de désigner son choix pour désigner le prochain président, cet électeur doit également répondre à...16 autres questions.
Un choix doit alors être fait pour désigner un député à la Chambre des représentants, un élu au Sénat ou encore un élu à la Chambre de Géorgie. Par la suite, l'électeur doit voter pour désigner le juge du tribunal des successions (traitant des exécutions testamentaires), le shérif du comté, le commissaire aux impôts et l'équivalent d'un président de collectivité (Board of Commissioners Chairman).
Si pour ces requêtes électorales, l'administré a souvent un choix simple en désignant simplement un candidat, il peut arriver que les citoyens soient interrogés sur des éléments politiques beaucoup plus complexes, comme des amendements constitutionnels. Pour ceux-ci, le procédé est le même qu'un référendum, avec une longue phrase écrite pour expliquer la réforme soumise.
Jusqu'à 40 questions par QCM sur un seul scrutin
Les questions, posées sous la forme d'un QCM, à l'image des examens que passent les écoliers américains, sont ainsi propres à chaque État. Pour cette élection présidentielle 2024, 10 d'entre eux vont devoir s'exprimer sur le maintien du droit à l'avortement, avec des spécifications très précises selon le territoire.
Au total, un électeur peut être interrogé sur 40 questions, avec des thématiques pouvant aller de la désignation d'un élu administratif, à un référendum sur les taxes locales.
De ce fait, face à la relative complexité des sujets, les électeurs sont invités à voter par correspondance ou par anticipation. Un moyen qui permet à la fois aux votants de prendre le temps de se renseigner sur les enjeux très divers de ces élections, mais aussi de réduire l'abstention.
Un procédé qui peut sonner laborieux mais auquel les Américains sont largement habitués. Et certaines thématiques posées cette année ont largement suscité l'intérêt des hésitants. C'est le cas pour les États devant s'exprimer sur l'avortement et qui ont enregistré un taux de vote par anticipation fulgurant. En Caroline du Nord, ce sont déjà 57% des votants qui ont fait leur choix, avant le jour officiel du scrutin, selon un décompte de l'agence AP.