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Bissau: la junte et l'opposition s'accordent

La junte et les principaux partis d'opposition en Guinée-Bissau ont signé un accord sur la mise en place d'une période de transition de deux ans au terme desquels seront organisées des élections présidentielle et législatives.[AFP]

La junte militaire et les principaux partis de l'opposition en Guinée-Bissau se sont accordés mercredi sur une transition de deux ans, faisant fi des pressions de la communauté internationale qui exigeait un retour rapide à l'ordre constitutionnel.

L'accord, signé après plusieurs jours de tractations entre militaires et ex-opposants au régime du Premier ministre déchu Carlos Gomes Junior, confirme la dissolution des institutions renversées par le coup d'Etat du 12 avril, ainsi que la création d'un "Conseil national de transition" chargé de désigner un président et un gouvernement de transition.

L'armée se retirera dans les casernes "une fois le nouveau président investi", ont précisé des sources ayant participé aux discussions.

Des élections présidentielle et législatives seront organisées à l'issue de la période de transition.

"L'Assemblée nationale est dissoute, le président et le gouvernement sont destitués", selon ces mêmes sources. L'accord, signé en présence de la presse, stipule également que "la structure hiérarchique de l'armée est maintenue".

Le coup d'Etat est intervenu à un peu plus de deux semaines du second tour de la présidentielle qui devait opposer le 29 avril M. Gomes Junior, donné favori, à son principal opposant Kumba Yala. Ce dernier avait annoncé qu'il refusait d'y participer invoquant des "fraudes massives" au premier tour.

M. Kumba Yala avait condamné tardivement le putsch tout en déléguant des représentants de son parti aux pourparlers engagés avec la junte depuis dimanche.

Arrêtés par les militaires le jour du coup d'Etat, le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Gomes Junior étaient toujours détenus mercredi par l'armée, tout comme plusieurs membres de l'ancien gouvernement.

- Appel à l'ONU -

Ces derniers jours, les pressions s'étaient accrues sur les putschistes pour qu'ils libèrent les deux dirigeants arrêtés. "Ils seront libres dès que les conditions de sécurité seront réunies", avait déclaré mardi le porte-parole de la junte.

Mercredi matin, l'armée avait brièvement interpellé l'ancien secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, le général Fodé Cassama, avant de le relâcher, selon sa famille.

Six jours après le putsch, la liste des personnes détenues n'a toujours pas été rendue publique par la junte.

Si M. Gomes Junior, malade et souffrant de diabète, a pu être vu samedi par une équipe du Comité international de la Croix rouge (CICR), nul n'a pu rencontrer le président intérimaire à ce jour.

"Nous ne l'avons pas vu mais nous aimerions le voir", a déclaré mercredi à l'AFP le responsable de la communication du bureau régional du CICR à Dakar, Dénes Benczédi.

Mardi, au lendemain d'une tentative de médiation de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine avait suspendu la Guinée-Bissau de toutes ses instances menaçant les putschistes et leurs soutiens civils et militaires de sanctions.

L'ancien parti au pouvoir, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a appelé mercredi "l'Onu à envoyer en Guinée-Bissau une force de stabilisation pour protéger la jeune démocratie".

"L'appui de la communauté internationale est nécessaire pour la Guinée-Bissau qui a besoin de stabilité", a déclaré son secrétaire national Luis Olivares alors que, depuis son indépendance en 1974, cette ancienne colonie portugaise vit au rythme des coups d'Etat, tentatives de putsch et assassinats politiques sur fond de rivalités pour le contrôle du trafic de cocaïne.

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