Les militaires qui ont pris le pouvoir en Guinée-Bissau et des leaders de l'ex-opposition ont décidé dimanche de "dissoudre toutes les institutions" et de créer un "Conseil national de transition" (CNT), a annoncé Fernando Vaz, porte-parole des partis.
La composition du CNT, le nombre de personnes qui y siégeront et la durée de son mandat seront déterminés lors d'une réunion lundi des partis politiques, qui présenteront ensuite leurs propositions aux putschistes, a précisé M. Vaz.
Ces décisions ont été prises lors d'une réunion conjointe entre putschistes et leaders de 22 partis de l'ex-opposition.
Dans l'attente de la mise en place effective du CNT, deux commissions ont été créées, l'une chargée des "affaires diplomatiques" et l'autre des "affaires sociales".
La commission diplomatique rencontrera lundi une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui doit venir à Bissau pour demander un retour à l'ordre constitutionnel et la poursuite du processus électoral interrompu par le coup d'Etat du 12 avril.
Un second tour de la présidentielle entre le Premier ministre Carlos Gomes Junior et son principal opposant Kumba Yala était prévu le 29 avril. M. Yala, soutenu par des candidats éliminés au premier tour du 18 mars, avait décidé de ne pas y participer après avoir dénoncé des "fraudes" au premier tour
M. Carlos Gomes et les président de la République par intérim, Raimundo Pereira, membres de l'ex-parti au pouvoir, ont été arrêtés lors du coup d'Etat. Depuis lors on ne sait rien de leur sort.
Le chef d'état-major de l'armée, le général Antonio Indjai, a également été mis aux arrêts, selon la junte, mais un ministre et des observateurs à Bissau estiment qu'il est à l'origine du putsch.