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Accusation d'espionnage : Le Canard et Squarcini campent sur leurs positions

Le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, assiste à la conférénce de presse le 17 janvier 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives] Le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, assiste à la conférénce de presse le 17 janvier 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

Le Canard enchaîné et l'ancien patron de la DCRI Bernard Squarcini, accusé par l'hebdomadaire satirique d'avoir piloté des opérations de surveillance illégales de journalistes, qu'il poursuit en diffamation, ont chacun campé sur leurs positions jeudi devant le tribunal.

Dans son édition du 3 novembre 2010, Le Canard affirmait que "dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens", le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy "demande" au patron de la DCRI (contre-espionnage) Bernard Squarcini de "le mettre sous surveillance".

L'hebdomadaire, qui citait des sources anonymes au sein de la DCRI, affirmait qu'"un groupe" avait même été monté à cette fin, composé de "plusieurs anciens policiers des RG" (renseignements généraux), qui "se procurent les factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner".

"Je maintiens tout ce qui est écrit dans cet article", a déclaré devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Claude Angeli, auteur de l'article litigieux.

"Je connais ses sources et je sais qu'elles sont de première qualité", a expliqué le directeur de la publication du journal, Michel Gaillard.

La "section presse" de la DCRI "n'a jamais été un cabinet noir", a quant à lui affirmé M. Squarcini, expliquant qu'il s'agissait d'un "petit groupe qui se lève très tôt et prépare des revues de presse".

L'affaire des "fadettes" d'un journaliste du Monde, qui a d'ailleurs témoigné et expliqué qu'il s'agissait d'identifier ses sources dans l'affaire Bettencourt, a été abondamment évoquée lors des débats.

Mis en examen dans ce dossier, M. Squarcini a expliqué qu'il avait "demandé ponctuellement" des vérifications techniques pour savoir qui dans un "cabinet régalien" était à l'origine de fuites dans la presse.

Pour le procureur Diane N'Gomsik, s'il y a "bien une diffamation", les propos litigieux sont bien étayés par une "base factuelle suffisante" et la "bonne foi" du Canard peut donc être retenue.

Délibéré le 4 avril.

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