Le directeur de la communication de Scotland Yard, menacé d'une procédure pour faute grave dans l'affaire des écoutes téléphoniques, a démissionné, a annoncé jeudi l'organe de contrôle de la police, l'IPCC (Independent Police Complaints Commission).
Dick Fedorcio a offert sa démission une semaine après que l'IPCC eut annoncé l'ouverture d'une procédure contre lui pour l'embauche de Neil Wallis, ancien rédacteur en chef adjoint du tabloïd News of the World (NotW) du groupe Murdoch.
Il s'agit du troisième haut responsable de Scotland Yard qui démissionne dans l'affaire des écoutes téléphoniques pratiquées par le News of the World, fermé en juillet en plein scandale.
Le numéro un de Scotland Yard, Paul Stephenson, et un de ses subordonnés, John Yates, avaient démissionné en juillet, après des révélations sur les collusions entre la police et News Corp., le groupe de Rupert Murdoch, et surtout l'embauche par Scotland Yard comme consultant de Neil Wallis.
Neil Wallis est resté 11 mois conseiller à Scotland Yard, à partir de 2009, au moment précis où John Yates jugeait inutile de rouvrir le dossier des écoutes téléphoniques, clos en 2007 après une enquête bâclée et deux condamnations.
Selon Deborah Glass, adjointe au directeur de l'organe de contrôle de la police, Scotland Yard avait décidé "la semaine dernière d'entamer une procédure pour faute grave" à la suite du rapport de ses services en janvier sur le rôle de M. Fedorcio.
"Du fait de la démission de M. Fedorcio, cette procédure ne peut se tenir, et je propose de publier le rapport d'enquête que nous avons établi dans les jours qui viennent", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Scotland Yard a rouvert l'enquête sur les écoutes téléphoniques en janvier 2011, entraînant l'interpellation d'une vingtaine de personnes.
D'après la police, le NotW a fait écouter 800 personnes dans les années 2000 pour glaner des informations alimentant sa machine à scoops.
D'autres investigations sont menées parallèlement sur des pots-de-vin qu'auraient versé des journalistes, notamment à des policiers et des membres du ministère de la Défense, en échange d'informations. Elles ont donné lieu à une vingtaine d'autres arrestations, dont des journalistes du Sun, qui appartient aussi au groupe Murdoch.