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Lorient : le Festival interceltique s'offre sa grande parade

Une musicienne espagnole au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016 [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP] Une musicienne espagnole au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016 [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté dimanche à la traditionnelle grande parade des nations celtes du Festival interceltique de Lorient, sous un soleil triomphant, avec cette année un éléphant, rappelant la création de la ville il y a 350 ans, à l'époque de la Compagnie des Indes.

Emmenés par le bagad (groupe de musique traditionnelle bretonne) de Lann-Bihoué, de la Marine nationale, cercles de danse et bagadoù ont défilé depuis le port de pêche de Lorient jusqu'au stade du Moustoir. Une parade de 2,5 km, à laquelle ont participé 78 groupes et près de 3.500 artistes, à un pas très rythmé malgré la chaleur. Depuis le port de pêche, les spectateurs -- 80.000, selon les organisateurs -- se sont pressés comme chaque année pour ne rien manquer de ce grand-rendez vous des nations celtes. Pour mieux en profiter, certains étaient juchés sur des escabeaux.

Karol, 25 ans, originaire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a revêtu pour l'occasion un kilt décoré du tartan (étoffe de laine, ndlr) irlandais. "Tout l'univers celtique est représenté, pas seulement les Bretons, on retrouve nos cousins d'un peu partout dans le monde", confie cette "passionnée de l'Irlande", un béret à carreaux sur la tête.

Des danseuses en costume traditionnel au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016 [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]
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Des danseuses en costume traditionnel au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016

Accompagnés par le chant obsédant des cornemuses, des commentateurs s'appliquent à retracer l'histoire de chaque bagad, racontant ses meilleures anecdotes. Saint-Malo est ainsi connu pour défiler, comme chaque année, avec son emblématique boxer en tête. Comme souvent en Bretagne, même les petits villages d'un millier d'habitants ont leur propre ensemble musical.

Côté sécurité, le contrôle visuel des sacs est systématique pour accéder à la parade. Des plots en béton et des fourgons empêchent également l'accès des rues transversales. "On n'est pas habitués à voir des policiers mais c'est quand même un événement très festif", commente Damien, un Rennais de 35 ans.

Des musiciens de Pontivy au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016 [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]
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Des musiciens de Pontivy au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016

Certains des artistes n'ont pas plus de 4 ou 5 ans. Vêtus d'un costume traditionnel, dont les broderies colorées éclatent au soleil, ils soufflent déjà à pleins poumons dans leur bombarde. Le bagad de Lorient, qui a remporté samedi la seconde place de sa catégorie au championnat national des bagadoù, récolte les applaudissements nourris du public. Parmi ses membres, un petit garçon court en frappant son tambour pour rattraper ses acolytes. Outre la musique des bombardes, cornemuses, caisses claires et accordéons, beaucoup de spectateurs sont aussi là pour apprécier le grand défilé des costumes traditionnels. Ils sont la réplique des costumes portés au 18e ou 19e siècle en Bretagne, mais aussi dans les Asturies, en Galice, Cornouailles, Écosse ou Irlande.

"C'est une belle découverte pour moi, confie Gabriela, 16 ans, originaire de Guyane. C'est très intéressant de voir comment ils s'habillaient à l'époque. Ce qui me plaît, ce sont les jupes longues". Parmi les coiffes en dentelle, énormément de variantes, de la plus sobre à la plus sophistiquée, même si les bigoudènes, les plus célèbres de toutes, sont peu représentées.

Des danseurs irlandais au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016 [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]
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Des danseurs irlandais au 46e Festival interceltique de Lorient, le 7 août 2016

David, membre du cercle de Landrévarzec (Finistère), tient à détailler pièce par pièce son costume : gouriz (ceinturon de cuir), chupenn (veste courte), bragou (pantalon bouffant) et guêtres. Quant au chapeau, ses guides (rubans) permettent de savoir si le danseur est marié ou célibataire, selon qu'ils sont brodés ou non.

Les danses sont tout aussi variées que les costumes, entre quadrilles, avant-deux et gavottes. "Ça a l'air si facile, alors qu'en réalité, c'est très compliqué de défiler en dansant", remarque Marco, un touriste italien qui a tenu à inclure la grande parade dans son tour de France. Parmi les jeunes présents, certains revendiquent de pied ferme l'héritage celtique. "Ce n'est pas démodé, ça permet au contraire de rassembler les gens. Tout le monde est captivé", assure Kévin, 19 ans.

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