Chaque année, les enfants les attendent avec impatience. Les vitrines des grands magasins parisiens se parent dès le début du mois de décembre de beaux sapins, de personnages féeriques et de paquets cadeaux pour annoncer Noël. Elles se font le théâtre de saynètes plus fascinantes les unes que les autres où des automates évoluent dans un univers merveilleux.
La plus enchantée : le Bon Marché
[© M. Lévy pour Direct Matin]
«C’était la cathédrale du commerce moderne, solide et légère, faite pour un peuple de clientes», le décrivait Zola, dans "Au bonheur des dames" paru en 1883. Le Bon Marché, sanctuaire du luxe, fut le tout premier grand magasin de Paris, ouvert en 1852 par Aristide Boucicaut, un provincial, fils de chapeliers et patron visionnaire. Prêt-à-porter haut de gamme et produits d’épicerie goûteux sont en vente dans cet immense bâtiment, reconnaissable à son atmosphère feutrée et mordorée.
Alors que, chaque week-end de l’avent, conteurs et magiciens investissent l’intérieur pour divertir les clients, les vitrines se parent, le long des rues, de strass et de décorations évoquant une forêt enchantée et foisonnante. Arbres aux branches nues couvertes d’ampoules, paires de bottes à enfiler pour fouler la neige et boules de sapin cuivrées taille XXL composent un espace où se distinguent les fantasques lutins du Père Noël.
On peut les observer s’assurer que tout est fin prêt pour la livraison des cadeaux. Testant hélicoptères, avions et deltaplanes, rollers, patins et skateboards, ils parfont l’organisation pour s’arroger un sans-faute, le jour J.
Le Bon Marché, 24, rue de Sèvres (7e).
La plus scintillante : le Printemps
[© I.Harsin / Sipa]
C’est une double célébration qu’il fallait marquer à tout prix. Cumulant Noël à ses 150 ans, le Printemps fait feu de tout bois. Le grand magasin, créé par Jules Jaluzot en 1865, a soigné son casting : qui mieux que l’actrice hollywoodienne Kate Winslet pour venir inaugurer les onze vitrines animées, scénographiées par le chorégraphe Philippe Decouflé ?
Pour 2015, l’accent a été mis sur la magie, ressuscitant la fée du Printemps, un personnage doré créé par un conte de 1911. Les décors se composent de radieuses poupées en mouvement, éclairées de lumières scintillantes, surplombées de plafonds étincelants. Parmi les marques mises à l’honneur, on trouve le poids lourd des cosmétiques Lancôme, le chausseur aux semelles écarlates Christian Louboutin, la maison so british Burberry, le fournisseur d’eau minérale Evian, le prêt-à-porter insolemment parisien Sonia Rykiel ou l’entreprise horlogère suisse Longines.
Le Printemps, 102, rue de Provence (9e).
La plus céleste : les Galeries Lafayette
[© A. Clemenza]
Le thème est de saison. En écho à la sortie mondiale du nouvel épisode de Star Wars, les Galeries Lafayette ont opté cet hiver pour des vitrines spatiales visionnaires. Aux quatre coins du large bâtiment, de l’une à l’autre, on peut suivre Léon, petit robot pétillant et intrépide, à la cuirasse lustrée. A ses côtés : Lumi, son compagnon sans faille, son père Truc, sa mère Sticky, sa sœur Eliote… Une bande de personnages technologiquement évolués et non dénués d’humour, aptes à charmer les humains de tous les âges. Dans cette enseigne au rayonnement international, modeste mercerie créée en 1893 et devenue, en 1912, un grand magasin, le décor cosmique des vitrines entremêle décors étoilés et lumières constellées.
Galeries Lafayette, 35, boulevard Haussmann (9e).
La plus "Christmas" : Le BHV MARAIS
[©C. Lerat pour Direct Matin]
Cette année, les drapeaux de l’Union Jack flottent sur la façade du grand magasin situé face à l’Hôtel de Ville. Le BHV MARAIS a revêtu des habits de lumière aux couleurs britanniques pour célébrer Noël. Dans les vitrines, les rennes parés de l’uniforme de la garde royale se cachent dans les cabines téléphoniques rouges, interprètent « Singin’in the Rain », ou chahutent dans les bus à impériale londoniens.