Certains lieux particulièrement prisés par les voyageurs sont à éviter l'été. En France, en Europe et à l'international, voici cinq sites frappés par une saturation touristique selon le plate-forme Responsible Travel qui a dressé une carte interactive des sites confrontés à ce phénomène de surtourisme.
De retour sur le devant de la scène après la reprise de l'activité touristique post-Covid, le phénomène de surtourisme ou d'«overtourisme» touche de nombreux lieux à travers la planète. Alors que le gouvernement français a dévoilé mi-juin un plan pour réguler les flux qui submergent les sites touristiques de l'Hexagone à certaines périodes de l'année, la plate-forme Responsible Travel en recense à travers le monde plus d'une centaine.
Un chiffre qui ne représente que «la pointe l'iceberg», selon le site, qui s'est appuyé sur des recherches en ligne mentionnant les phénomènes de surtourisme avant et après la pandémie pour dresser cette liste. Parmi eux, de nombreux lieux classés au patrimoine de l'Unesco, dont le Mont-Saint-Michel, notamment investi par des hordes de voyageurs l'été. Des pépites qu'il vaut mieux découvrir à d'autres périodes de l'année pour en profiter pleinement.
Le mont-Saint-Michel en France
Il est pris d'assaut chaque année et 2023 pourrait marquer une fréquentation historique alors que l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel célèbre cette année son millénaire. L'année dernière, 2,8 millions de visiteurs se sont pressés dans ses ruelles au point que le 18 août 2022 ce sont plus 36.000 touristes qui y ont été recensés en une seule journée. Un record de fréquentation qui soulève de nombreuses questions dont l'instauration de quotas.
A noter qu'en France, Etretat et les calanques de Marseille figurent également parmi les lieux surfréquentés l'été. Une politique de quotas a d'ailleurs été mise en place l'année dernière, et reconduite cet été, sur le site enclavé de la calanque de Sugiton, limitant l'accès à 400 personnes par jour. En juin dernier, l'Ile de Bréhat a, elle aussi, instauré un quota fixé cette fois à 4.700 voyageurs par jour.
Venise en Italie
Pour profiter de Venise, le hors saison est aussi la clef. Envahie de touristes avant le Covid, la Sérénissime envisage même depuis 2019 de prendre des mesures drastiques, comme d’instaurer une taxe pour les touristes venant uniquement à la journée. Plusieurs fois reportée, elle pourrait entrer en vigueur à partir de 2025 selon le site e-venise. En attendant, la Cité des Doges, qui accueille en moyenne entre 25 et 30 millions de touristes par an, sa place Saint-Marc et ses canaux se savourent d’autant plus au printemps, à l’automne ou l’hiver.
Dubrovnik en Croatie
Dubrovnik est elle aussi un symbole du surtourisme. Assaillie par les bateaux de croisière avant la crise sanitaire, la ville croate a retrouvé avec la reprise de l'activité touristique les nombreux voyageurs venus arpenter les ruelles de sa cité médiévale, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Afin d'éviter les erreurs du passé, la mairie a d'ailleurs mis en place plusieurs mesures, limitant par exemple le nombre de visiteurs provenant des bateaux de croisière à 4.000 par jour, rappelle TourMag. Mais pour profiter pleinement de la ville, dont l'attractivité a également été dopée par la série «Game of Thrones», en partie tournée dans la ville, mieux vaut privilégier d'autres périodes que l'été.
Le Machu picchu au Pérou
Classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983, le Machu Picchu est le site le plus visité du Pérou. Une fréquentation de masse qui, au fil des années, a provoqué l'érosion de cette cité Inca édifiée au 15e siècle et découverte en 1911 par l'explorateur américain Hiram Bingham.
Pour préserver ce lieu perché à 2.400 mètres d'altitude, dont le nombre de visiteurs est passé de 200.000 touristes en 1987 selon le magazine Géo à plus de 1,5 million en 2019 avant la pandémie, des quotas ont été instaurés depuis 2017. Fixé à 4.044 visiteurs par jour en 2022, le nombre d'admissions sur le site avait été exceptionnellement relevé à 5.000 entrées quotidiennes en août dernier après des manifestations de touristes. Cette année, le seuil d'un peu plus de 4.000 touristes journaliers est à nouveau en vigueur.
Maya bay en thaïlande
Incarnation du surtourisme, Maya Bay, sur l'île de Phi Phi Leh en Thailande, a été popularisée par le film «La plage» avec Leonardi DiCaprio. Tant et si bien qu'en 2018, le site dont les fonds coraliens ont été abîmés par la surfréquentaion de touristes - entre 6.000 et 5.000 par jour - a été fermé au public pour une durée de trois ans. Rouverte aux touristes début 2022, son accès est depuis limitée à environ 400 touristes quotidiens. Du 1er août au 30 septembre 2022, elle avait pourtant à nouveau été fermée pour protéger son environnement, rapporte par ailleurs le média Pattaya News. La Thaïlande regorgeant de lieux paradisiaques, mieux vaut peut-être cet été encore privilégier d'autres plages du pays.