Cela fait une semaine, depuis sa sortie sur Xbox et PC, que le jeu vidéo Palworld fait sensation dans la sphère vidéoludique. Vendu comme un «Pokémon avec des flingues», il suscite la polémique pour sa prétendue utilisation de l'intelligence artificielle et de plagiat de la franchise Pokémon.
C'est un véritable phénomène vidéoludique. Palworld, sorti le 19 janvier dernier, un jeu vidéo présenté comme un «Pokémon avec des flingues», s'est déjà écoulé à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde. Le but est d'utiliser des armes à feu contre des créatures nommées «Pals», avec la possibilité de les capturer et de les faire combattre des ennemis.
Ce succès commence d'ailleurs à susciter la controverse. Depuis l'annonce du jeu, les gamers ont été intrigués par les déclarations du président de Pocket Pair, la société qui développe et édite Palworld, très conciliantes avec l'utilisation de l'intelligence artificielle. De même, la nature même du jeu ressemble fortement à la saga Pokémon, ce qui a soulevé la question du plagiat. Au point que la Pokémon Company elle-même a annoncé avoir saisi son service juridique, ce jeudi soir, pour déterminer la suite à prendre.
Des doutes sur les méthodes de conception du jeu
Ce n'est un secret pour personne, l'intelligence artificielle (IA) a désormais envahi nos vies et le jeu vidéo ne fait pas exception. Depuis des décennies maintenant, les développeurs n'ont eu de cesse de vouloir perfectionner l'immersion dans leur jeu en l'améliorant.
Si elle est employée dans les jeux, l'IA devient problématique lorsqu'elle devient la méthode elle-même de fabrication. Concernant Palworld, un doute subsiste de la part des joueurs, certains accusant Pocket Pair d'en avoir fait usage, notamment pour élaborer les créatures.
裏では度重なる延期の末、ようやく発売しました・・・!!
弊社サーバーでGPUブン回しているので確実に赤字です・・・・
AIイラスト生成を試したことない人は、この機会に是非!モバイルは無料です! https://t.co/UsBMHoVaiI— Takuro Mizobe | Craftopia, Palworld (@urokuta_ja) November 4, 2022
S'il n'existe aucune preuve tangible laissant croire que les développeurs y auraient eu recours, les gamers s'étonnent des déclarations du chef de Pocket Pair, Takura Mizobe, qui voit d'un bon œil l'émergence de l'IA générative. Ainsi, lors de la sortie d'un des précédents jeux du studio, appelé ironiquement AI Art Impostor, il déclarait sur Twitter : «Si vous n'avez jamais essayé la génération d'illustrations IA, profitez de cette opportunité».
De même, la chronologie de conception du jeu pose question. Selon un blog, qui a interrogé Takura Mizobe, ce dernier indique avoir mis «un mois pour fabriquer un Pal, juste le modèle 3D». Par la suite, il aurait embauché une personne, appelée Adachi-san, qui aurait largement contribué à la création de la centaine de créatures. Dans une autre interview à Automaton, Takura Mizobe a déclaré qu'il avait engagé un an plus tard une dizaine de personnes, avant que l'équipe ne monte à entre 40 et 50 individus.
Pour autant, aucune preuve formelle ne peut étayer ces accusations, qui ne restent que des suppositions de joueurs. D'ailleurs, cet élément-là soulève plutôt la question de l'éthique que de la qualité intrinsèque du jeu, qui a reçu des critiques plutôt élogieuses, avec un 9/10 sur la plate-forme Steam, celle où la plupart des joueurs PC achètent leur jeu sous un format dématérialisé.
La Pokémon Company va «Enquêter»
Lorsque Palworld est présenté lui-même comme un «Pokémon avec des flingues», les spécialistes se sont penchés sur la question juridique, et notamment celle du plagiat de la célèbre licence gérée par la Pokémon Company, devenue la plus rentable du monde depuis la sortie du premier jeu, en 1996, sur Game Boy.
Dans cet exemple, il est évident que Palworld a reproduits des modèles avec le pokemon original en référence.
Il est aussi évident que les modèles ont été à minima fortement remaniés, voir créés complètement par le studio.
Un petit fil de vulga 3D pour les néophytes
1/16 https://t.co/mp1KpJVqAS pic.twitter.com/oeHqWOTLwi— Keilthar (@Keilthar) January 24, 2024
Plusieurs vidéos sur réseaux sociaux tentent de comparer les modèles graphiques des créatures de Pokémon et celles de Palworld, où de nombreuses similarités sautent aux yeux. Plusieurs artistes parleraient d'une «impossibilité» de retrouver les mêmes proportions.
Pour autant, le président de Pocket Pair s'est défendu de ses accusations, en déclarant que sa société prenait «la création de [leurs] jeux très au sérieux et nous n'avons absolument aucune intention de porter atteinte à la propriété intellectuelle d'autres entreprises», comme le relate Jeuxvideo.com.
La polémique est bien évidemment remontée aux oreilles de la Pokémon Company, qui a indiqué, ce jeudi 25 janvier, «enquêter» sur un possible détournement de ses personnages. «Nous allons prendre les mesures nécessaires contre toute violation de propriété intellectuelle liée à Pokémon», a précisé l'entreprise, qui assure ne pas avoir «donné l'autorisation d'utiliser les droits de propriété intellectuelle de Pokémon dans ce jeu».
Cette histoire autour de cette sortie fait pour l'instant les affaires de Pocket Pair, puisque le jeu a été vendu à 8 millions d'exemplaires et deux millions d'utilisateurs se sont connectés en même temps ce mercredi, soit le deuxième jeu de l'Histoire à réaliser un tel score.