Alors que les festivités autour des 25 ans de Pokémon s'achèvent, la Nintendo Switch accueille ce vendredi 28 janvier Légendes Pokémon Arceus. Un jeu d'aventure très attendu chez les fans, puisqu'il est censé offrir un premier tournant vers un monde ouvert en 3D ambitieux.
Avant tout propos, il faut souligner que les jeux Pokémon proposent, presque chaque année depuis plus de deux décennies, une formule qui a fait ses preuves autour de la collection et du dressage des petites créatures. Et si l'on a eu droit, à de rares exceptions près, à des jeux introduisant de vraies nouveautés (Pokémon Unite, Quest, Snap...), seul Pokémon Go a constitué un succès phénoménal capable d'éclipser la franchise principale.
Mais ces dernières années, on était en droit d'attendre un jeu Pokémon plus ambitieux. Un défi que les versions Epée et Bouclier avaient déjà presque relevé en 2019 sur Switch, tout en restant trop sur les acquis de la franchise. En ce début 2022, c'est donc vers Pokémon Arceus que les yeux des dresseurs du monde entier sont rivés. Et c'est d'ailleurs nourri par toutes ces attentes que nous nous sommes lancés dans cette nouvelle quête.
Car avec ses faux airs du brillant Zelda Breath of The Wild, dans le traitement de sa 3D cel-shadée, et sa promesse d'un monde ouvert plus immersif et permissif, Pokémon Arceus cochait déjà deux premières cases intéressantes pour les curieux.
Après avoir défini l'aspect visuel de son héros ou de son héroïne (au choix), le joueur se retrouve dans une époque que l'on pourrait qualifier d'ère médiévale de l'univers Pokémon. Plus précisément dans le royaume d'Hisui, qui sera donc votre nouvelle ère de jeu. Notre dresseur en herbe accepte bien volontier de se lancer dans une quête qui consiste à remplir le tout premier Pokédex de l'Histoire.
Un document précieux, alors que des chercheurs et des dresseurs s'entraident pour mieux comprendre les petites créatures qui peuplent les terres de ce royaume. Mais la venue de notre héros est également accompagnée de grands changements, puisque l'arrivée de notre héros a également un impact sur le monde et la personnalité des pokémons, dont beaucoup deviennent plus agressifs, tandis que d'étranges changements se dessinent.
Dès les premières minutes, on constate qu'Arceus a l'intention de changer la donne. Ce peut même en être déroutant pour les habitués, comme moi, qui pourraient s'attendre à retrouver leurs marques. Mais en réalité, il faudra se faire à un nouveau gameplay, plus libre et qui exige deux bonnes heures avant de commencer à se sentir à l'aise. A commencer par les phases des captures de pokémons, où le joueur n'a pas nécessairement besoin de se lancer dans un combat pour lui jeter une pokéball et l'attraper. Il est ici possible de repérer une créature et de l'approcher, après une phase d'observation, caché dans les hautes herbes, les rizères ou un rocher. A l'affut ou en lui jetant un appât pour l'attirer après avoir détourné son attention, on conclut alors l'affaire en jetant une pokéball.
Tension et plaisir de jeu
Et, il faut bien l'avouer, cette nouvelle approche introduit une forme de tension et de plaisir, qui permet notamment de passer outre d'éternels combats qui ajoutaient de la lourdeur -que les fans de RPG pourront regretter-. Mais, ces joutes, qui forment l'essence de la saga, n'ont pas été oubliées. Il est toujours possible de se lancer dans des confrontations, d'autant que certains pokémons ne se laisseront pas faire et exigeront d'être affaiblis pour se laisser capturer.
Surtout, chaque pokémon aura droit à sa propre page de pokédex, avec des missions spécifiques qu'il faudra faire. Le dresseur se muera alors en biologiste curieux, qui devra prendre soin de remplir différentes missions et expériences. Capturer un pokémon par surprise, lui faire utiliser une certaine attaque, le faire évoluer, observer un spécimen d'une autre couleur... Des tâches qui n'ont l'air de rien a priori, mais qui se révèlent souvent ardues pour qui voudrait étudier à fond les petits monstres, sans que cela soit nécessaire pour parcourir le jeu.
Un sentiment de liberté salutaire
Car c'est aussi tout cela qu'offre Pokémon Arceus, un jeu qui laisse finalement beaucoup de liberté, ponctué par un scénario sympathique et des personnages haut en couleur. Game Freak, le studio créateur des jeux Pokémon, remet à plat de nombreuses mécaniques et trouve le moyen de relancer en permanence l'attention du joueur grâce à de nouveaux défis (parfois trop) dont nous vous laissons la surprise. Sachez surtout que le royaume d'Hisui se dévoilera par petites touches avant d'offrir l'accès à tous ses secrets et à toutes ses étendues.
« Arceus touche du doigt l'intention de Zelda Breath of the Wild. Un tour de force dont peu de jeux peuvent s'enorgueillir. »
Du côté des doléances, on pourra regretter un certain clipping et des textures au rendu parfois douteux. D'autant que certains décors semblent bien vides et que quelques zones d'une même région se répètent. Le monde ouvert de ce pokémon est pétri de bonnes intentions mais révèlent encore les limites techniques de la Switch.
Reste qu'avec ce nouvel épisode, Game Freaks pose ici des bases intéressantes autour d'un jeu qui pourra diviser les fans de la première heure. Car si Pokémon Arceus n'est pas parfait, jamais nous n'avons pris autant de plaisir à revenir nous plonger dans son monde ouvert, peuplé de petites missions et de défis. Le plus grisant étant de parcourir les plaines à dos de pokémons et de se dire que toutes les créatures de notre pokédex n'ont plus de secrets pour nous. Surtout, Pokémon Arceus touche du doigt l'intention d'un certain Zelda Breath of the Wild, titillant en permanence notre curiosité de gamer pour mieux en relancer l'intérêt. Un tour de force dont peu de jeux peuvent s'enorgueillir.
Légendes Pokémon : Arceus, Nintendo, disponible le 28 janvier sur Switch.