Non la 2D et les pixels n'ont pas dit leurs derniers mots. Et encore de nombreux trésors sont parus cette année. Voici les meilleurs jeux vidéo du genre pour faire le plein de sensations, comme au bon vieux temps des années 1990.
eastward
Nul besoin d'effets spéciaux et d'une production en 3D luxueuse pour émouvoir et laisser un souvenir impérissable aux joueurs. C'est ce que prouve encore Eastward, petit chef d'œuvre en 2D pixellisée édité par Chucklefish et réalisé de main de maître par le tout jeune studio chinois Pixpil. Disponible sur Switch et PC, ce titre nous entraîne dans un monde post-apocalyptique. On y fait la connaissance du duo John et Sam. Le premier est un mineur laconique à la force impressionnante qui joue le père de substitution de Sam, une jeune fille aux cheveux gris douée de pouvoirs surprenants. Rejetés par leur ville, ils devront surtout affronter les dangers qui règnent dans un monde dévasté.
Si les premiers pas dans l'univers d'Eastward se révèlent assez classiques, la direction artistique suffit pourtant à accrocher l'œil du gamer averti qui se remémorera les pixels art détaillés et sublimes de Mother 3 sur Game Boy Advance. C'est peu dire qu'Eastward compte parmi les plus beaux jeux en 2D pixellisée du moment. Surtout, le studio Pixpil cache bien son jeu pour offrir un récit bien plus riche qu'on n'aurait pu l'imaginer, avec son lot de rebondissements qui viennent sans cesse renouveler l'expérience de gameplay. Sur plus de vingt-cinq heures d'aventure, Eastward propose une histoire à la fois poignante et merveilleuse, portée par un soin particulier ajouté par une direction artistique inspirée et un pixel art d'une qualité rare.
Eastward, Chucklefish, sur Switch et PC.
Backbone
Un polar sombre et futé. C'est par ces mots que l'on peut résumer au mieux Blackbone, un point'n click au récit tortueux, mêlant humour et dépression dans une ville peuplée d'animaux anthropomorphes. A la manière de la BD Blacksad de Juanjo Guarnido, cette aventure narrative du studio EggNut nous invite à incarner un détective privé au physique de raton-laveur en imper beige : Howard Lotor. Parti pour accepter une affaire de mœurs pour un mari jugé volage par sa femme, ce privé va rapidement découvrir une enquête plus sombre au sein d'une ville gangrenée par le crime. Superbement écrit et réalisé, Backbone est un titre relativement court mais dont la savoureuse histoire laisse admiratif, tout comme ses graphismes en 2D soucieux du détail. Un titre déjà auréolé d'un joli succès qui a incité son éditeur Raw Fury à annoncer qu'une suite est d'ores et déjà en chantier.
Blackbone, Raw Fury, sur PC, Xbox Series, Xbox One, PS5, PS4, également prévu sur Switch et Mac.
Okinawa Rush
«C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes». Un adage qui sied parfaitement à Okinawa Rush, un jeu mêlant habilement plates-formes, baston et beat them all tout en 2D. Entre Shinobi, Street of Rage et Street Fighter, Okinawa Rush se pose là. Et c'est ivre de vengeance après la mort de sa femme et le kidnapping de ses enfants que son personnage principale Hiro resserrera la ceinture de son kimono pour aller dérouiller plusieurs centaines de combattants adeptes des arts martiaux. Maîtrisant parfaitement les arcanes du Karaté, Hiro sera accompagné dans son périple sanglant par Shin, un adepte du kung-fu, et par la mortelle Meilin, entraînée au Tai-Chi. Chacun de ces champions dans leur art est jouable et apporte un gameplay différent pour renvoyer ad patres pléthore d'adversaires. Misant sur des combats nerveux et sanglants, Okinawa Rush est un véritable concentré d'adrénaline qui laisse peut de temps à la contemplation et fait comprendre que la vengeance est un plat qui se mange finalement très chaud. Petit plus, le repas se savoure également en mode deux joueurs.
Okinawa Rush, PixelHeart/Just for Games, sur Switch, PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et PC.
Narita Boy
Attendu depuis 2017, Narita Boy a fait l'effet d'une petite bombe lors de son lancement officiel fin mars 2021 sur consoles et PC. Dans ce jeu d'action, teinté de plates-formes, un pixel art éblouissant donne à s'aventurer dans les entrailles d'un programme informatique menacé par un virus.
A la manière du film Tron (1982), les développeurs dématérialisent un jeune gamer pour l'envoyer dans un monde virtuel où un petit peuple numérique attend d'être délivré de LUI, nom donné au grand méchant virus qui les menace. Vous incarnez alors l'élu, en la personne de Narita Boy, qui - à la manière de Neo dans Matrix- devra sauver l'univers. Si cette fable faussement philosophique pourra en amuser certains, c'est surtout dans sa progression que ce jeu laissera un bon souvenir aux joueurs qui s'y essaieront. Un jeu qui, sans être révolutionnaire, profite d'une ambiance intéressante et soignée.
Narita Boy, Team17, sur Switch, Xbox One et Series X/S, PS4 et PS5, PC et Mac.
Tanuki Justice
Dans la grande lignée des jeux dédiés aux ninjas que sont Shinobi, Ninja Gaiden ou encore Ninja Spirit, le Français François Pérez, alias Wonderboy Bobi, vient de publier une nouvelle perle du genre : Tanuki Justice. Un jeu dans la plus pure tradition arcade qui offre un challenge remarquable sur Switch et PS4, comme l'expliquait déjà notre test complet.
Tanuki Justice est un jeu sensible et animé par la passion de son développeur qui n'a d'autre prétention que de divertir durant de courtes parties, qui resteront si intenses que vous y reviendrez régulièrement, ne serait-ce que pour faire péter le high-score ou vous prouver que vous n'avez pas perdu la main. On salue également son mode deux joueurs bienvenu pour partager des parties endiablées.
Tanuki Justice, PixelHeart, sur PS4 et Switch.
cotton reboot
Les amateurs d'Arcade, de Super Famicom, de PC Engine, de Mega Drive et de Saturn se souviennent sûrement de la petite sorcière baptisée Cotton. Une héroïne reine des shoot them up qui a eu doit à une série de jeux phares sur presque tous les supports de l'époque. Surfant sur la nostalgie qu'elle évoque aux vieux joueurs et aux amateurs du genre, le magasin tokyoïte Beep spécialisé dans le rétrogaming a décidé de lui offrir un reboot en 2021.
Un titre qui se révèle être un petit bonheur. Si la trame des niveaux du jeu original est respectée, les développeurs lui ont offert une 2D plus actuelle, à l'instar de son gameplay revu et corrigé pour coller avec les shoots du moment. L'accent est ici mis sur le scoring avec plusieurs facteurs que l'on pourra déclencher au moment opportun pour récolter le pactole. On salue également les partitions musicales elles aussi remises au goût du jour. Parmi les bonus, les fans découvriront la version X68000 du jeu, tirée du célèbre ordinateur Sharp X68000 considéré comme l'Amiga 1200 des joueurs japonais.
Cotton Reboot, Beep, sur PS4 et Switch.