Jacques Fesch a été condamné à mort le 6 avril 1957 à Paris, pour le meurtre d’un gardien de la paix. Aujourd’hui, son fils Gérard Fesch demande sa réhabilitation. Ce jeudi, la Cour de cassation va se réunir afin d’examiner cette requête, soixante-dix ans après les faits.
La Cour de cassation examinera, ce jeudi, la demande symbolique d’un fils pour son père. Gérard Fesch, 69 ans, cherche à obtenir la «réhabilitation de l’honneur» de Jacques Fesch, guillotiné à Paris en 1957 pour le meurtre d'un policier.
Un braquage qui tourne mal
Au moment des faits, Jacques Fesch avait 23 ans. Né au sein d’une famille aisée, dernier fils d’un directeur de banque belge, il aimait l’argent et les voitures de sport. Mais son plus grand rêve, c’était d’acquérir un bateau pour un tour du monde, en toute liberté.
C’est cette envie qui l’avait poussé, en février 1954, à braquer un bureau de change au beau milieu de Paris. Dans un comptoir de la rue Vivienne, Jacques Fesch s'était alors attaqué au changeur à coups de crosse. Dans sa fuite, l’homme avait ouvert le feu autour de lui. Faisant plusieurs blessés, il avait mortellement touché un policier.
Maîtrisé par un passant dans le métro, Jacques Fesch avait ensuite été incarcéré dans la prison de la Santé, à Paris.
Jugé pour le meurtre du gardien de la paix trois ans plus tard, Jacques Fesch avait été condamné à mort le 6 avril 1957, le jour de son 27e anniversaire. Guillotiné le matin du 1er octobre 1957, dans la cour de la prison de la Santé, il est inhumé au cimetière ancien de Saint-Germain-en-Laye.
Une procédure de béatification en cours
Mais en prison, le braqueur avait trouvé la foi chrétienne. Il avait alors longuement échangé avec un moine et entamé l’écriture d’un journal intime, ensuite publié sous le titre «Dans 5 heures, je verrai Dieu». Cette reconversion avait conduit l’Église catholique à commencer une procédure de béatification. Ce procédé, toujours en cours, permettrait à Jacques Fesch de devenir un «bienheureux», un exemple.
Une deuxième chance
Soixante-dix ans après le braquage, le fils se bat pour la réhabilitation de son père. Gérard Fesch n’a jamais connu son père et n’a découvert son histoire qu’à l’âge de 40 ans. La réhabilitation «permet à une personne condamnée pénalement de ne plus se voir opposer sa condamnation et d'être rétablie dans tous ses droits». Gérard Fesch cherche ainsi à rétablir l’honneur de son père.
«Obtenir sa réhabilitation, ce n’est pas effacer ce qu’il a fait», explique-t-il à Sud Ouest, «C’est retenir que tout le monde peut se repentir et se racheter»