Selon une récente étude, les rats peuvent reconnaître une note jouée à deux octaves de différence, une capacité humaine qui soulève des questions sur l'évolution du langage et de la communication chez les mammifères.
Les petits rats de l'opéra... Alors qu'une récente étude a soulevé l'existence d'un alphabet chez les baleines, un autre travail de recherche a révélé que les rats auraient l'oreille musicale. Tout comme les humains, ils seraient capables de percevoir la similitude d'une même note jouée à deux octaves de différence. Cette aptitude, appelée «équivalence d'octave», est essentielle pour le langage humain, car elle permet aux individus de comprendre et de reproduire des sons plus ou moins graves ou aigües.
Par exemple, les jeunes enfants qui tentent d'imiter la prononciation d'un mot par un adulte, lorsque la voix de ce dernier est trop grave pour leurs jeunes cordes vocales, transposent spontanément le son entendu d'une octave plus haut.
Cette découverte suggère que «l'équivalence d'octave» n'est pas unique à l'homme, mais qu'elle pourrait être un trait partagé par de nombreux mammifères. Selon les chercheurs, cette capacité aurait évolué pour permettre la communication entre les individus d'une même espèce, dont les voix varient naturellement en hauteur.
Une nouvelle avancée pour comprendre l’évolution du langage
L'étude, parue mercredi dans la revue Open Science de la Royal Society britannique et menée par des chercheurs de l'Institut de recherche acoustique de l'Académie autrichienne des sciences, a impliqué 40 rats. Les animaux ont d'abord été habitués à écouter, dans un ordre aléatoire, une série de quatre notes sur la même octave : Mi, Fa, Fa dièse et Sol, avec une pastille de sucre comme récompense après l'écoute de chaque note.
Les jours suivants, les chercheurs ont fait écouter aux rats les mêmes notes, mais deux octaves plus haut, en ajoutant une série de six notes dont trois identiques à la première série. Lorsqu'ils entendaient ces nouvelles notes, les rats tournaient la tête.
Ainsi, les rats se sont montrés capables de faire la distinction entre les notes «intruses» et les notes similaires à celles qu'ils avaient entendues précédemment, même si ces dernières étaient jouées à une fréquence différente.
L'étude ouvre également de nouvelles perspectives sur l'évolution du langage humain. En effet, la capacité à percevoir l'équivalence d'octave aurait pu jouer un rôle important dans le développement de la parole et du chant.
Des recherches futures seront nécessaires pour explorer plus en détail cette hypothèse et pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l'équivalence d'octave chez les humains et les autres animaux.