Inévitable, la motion de censure du gouvernement a été adoptée ce mercredi 4 décembre, avec 331 députés en sa faveur, alors que la majorité était fixée à 289, poussant Michel Barnier et son gouvernement à démissionner.
Une première depuis plus de 60 ans qui fait forcément réagir. Après un vote historique, la motion de censure a été adoptée à la majorité absolue, avec 331 députés de l'opposition en sa faveur, largement au-dessus du seuil de 289 députés nécessaires.
Michel Barnier, démissionnaire, devient le premier chef de gouvernement à être censuré depuis Georges Pompidou en 1962, et celui avec le mandat le plus court de la Ve République.
Après cette décision historique, de nombreux membres du paysage politique français se sont exprimés à ce sujet. Sur X, Jean-Luc Mélenchon s’est réjoui d’une «censure inéluctable», estimant que «Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans».
La censure inéluctable a eu lieu. Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 4, 2024
Pour sa part, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot s’est félicitée de la chute du gouvernement Barnier et de «son budget violent». «Le RN n’a servi à rien, si ce n’est nous faire perdre deux mois, puisque nous avions présenté une première censure en octobre», a-t-elle ajouté, avant de demander la démission d’Emmanuel Macron.
Mathilde Panot : «Le seul souverain en république et en démocratie, c'est le peuple. Nous demandons à Emmanuel Macron de s'en aller. 63% des Français en pensent de même.» #HDPros2 pic.twitter.com/WhAdYNPe4n
— CNEWS (@CNEWS) December 4, 2024
«Le seul souverain en démocratie, c’est le peuple, qui peut décider à tout moment que nous pouvons changer l’histoire. Le chaos ce n’est pas nous, c’est Emmanuel Macron qui a appauvri le pays depuis sept ans !», a-t-elle déclaré à l’issue du vote face à la presse.
Une censure qui divise le paysage politique français
Invitée sur le plateau de TF1, Marine Le Pen a indiqué «avoir fait le choix de protéger les Français» en votant en faveur de la motion de censure de LFI, bien qu’il s’agisse d’une décision qui n’a pas été prise «de gaité de cœur».
«L’immense amour que je porte à la France m’a toujours tout rendu facile et honorable», a poursuivi la chef de file des députés du Rassemblement national, qui «a trouvé facile et honorable de défendre les Français, y compris au prix d’être obligée d’additionner (ses) voix avec la France insoumise».
Pour sa part, Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, a estimé sur X que «les Français jugeront sévèrement le choix de ceux qui prétendent redresser le pays et font aujourd’hui le choix du désordre».
Les Français jugeront sévèrement le choix de ceux qui prétendent redresser le pays et font aujourd’hui le choix du désordre. pic.twitter.com/G0CYVQdz2k
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) December 4, 2024
Toujours par l'intermédiaire des réseaux sociaux, Éric Zemmour s'est également exprimé. «Manifestement, le salut des Français ne viendra pas de cette classe politique, ni de ce Parlement où elle s’agite», a-t-il jugé, ajoutant que «la France souffre» en attendant qu'Emmanuel Macron désigne un nouveau gouvernement ou qu'il démissionne.
Manifestement, le salut des Français ne viendra pas de cette classe politique, ni de ce Parlement où elle s'agite.
Le Gouvernement Barnier vient d'être censuré.
Pourquoi ? Pour une indexation des retraites au 1er juillet au lieu du 1er janvier... Nous aurons donc le budget…— Eric Zemmour (@ZemmourEric) December 4, 2024
Ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau a, de son côté, rendu hommage à Michel Barnier, qu'il estime «victime aujourd’hui d’une alliance qui n’a eu pour seul point commun que de semer le chaos».
Je voudrais rendre hommage à Michel Barnier, victime aujourd’hui d’une alliance qui n’a eu pour seul point commun que de semer le chaos. Cette alliance n’apporte aucune solution. C’est une motion pour rien, alors que notre pays traverse une situation grave. Mme Le Pen aura assuré…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) December 4, 2024
«Un front antirépublicain inédit a réuni ce soir les forces d’extrême-droite, d’extrême-gauche et d’un parti qui gouvernait hier», a indiqué sur X la porte-parole du gouvernement, Maud Brégéon.