Ce jeudi 28 novembre, le parquet a requis quatre ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende à l’encontre de Bernard Squarcini, ex-patron du renseignement intérieur. Il est soupçonné d’avoir usé de ses réseaux policiers pour obtenir des informations confidentielles et privilèges au profit du groupe LVMH.
C’est une affaire à multiples facettes. Ce jeudi 28 novembre, l’accusation a requis quatre ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende contre l’ex-parton du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. Il est notamment accusé d’avoir organisé une opération de surveillance de François Ruffin et du journal « Fakir » pour le compte du groupe de luxe LVMH, détenu par Bernard Arnault.
Bernard Squarcini n’est pas le seul impliqué dans cette affaire : neuf autres hommes risquent des peines allant de quatre mois à deux ans de prison avec sursis, assorties selon les cas d’amendes, allant jusqu’à 100 000 €.
5 ans d’interdiction professionnelle et de fonction publique
Bernard Squarcini est un «haut fonctionnaire émérite, poursuivi devant vous pour des faits extrêmement graves», déclarait, ce jeudi, le procureur, lors du procès, selon l'AFP. Ce dernier a, en plus des autres réquisitions, demandé 5 ans d’interdiction professionnelle et de fonction publique contre l’ex-dirigeant de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) entre 2008 et 2012.
Le représentant du parquet a également demandé à ce que Bernard Squarcini soit sanctionné pour avoir missionné des agents de la DCRI en 2008 afin de débusquer un homme qui voulait faire chanter Bernard Arnault. Mais aussi pour avoir obtenu des informations secrètes auprès de policiers, notamment sur l’affaire Cahuzac ou sur une plainte d’Hermès contre Vuitton, ou encore des documents administratifs, la facilitation de procédures de passeports et visas, etc.
Enfin, le procureur a ajouté que le contrat de 2,2 millions d’euros liant la société de Bernard Squarcini, nommée Kyrnos, et LVMH «était prévu pour rémunérer autre chose que les compétences de Bernard Squarcini en termes de renseignement, le "autre chose" étant le trafic d’influence».
La plaidoirie des avocats de Bernard Squarcini sera entendue ce vendredi 29 novembre.