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Colère des agriculteurs : les «bâtiments institutionnels» pourraient être visés pour cette nouvelle semaine de mobilisation

La semaine dernière, les agriculteurs ont principalement mené des actions symboliques, notamment des «feux de la colère» et des rassemblements, revendiquées dans 85 départements. [Frederick FLORIN / AFP]

Après une première semaine de mobilisation contre le traité de libre-échange du Mercosur, les agriculteurs prévoient de nouvelles actions dès mardi et pourraient cibler les «bâtiments institutionnels».

Déterminés à maintenir la pression sur le gouvernement, les agriculteurs s'apprêtent à entrer dans une deuxième semaine de contestation. Mobilisés ces derniers jours contre le traité de libre-échange du Mercosur, ils comptent élargir leurs actions aux «entraves» à la production dénoncées par les principaux syndicats.

Dans un télégramme envoyé à la préfecture de police de Paris et aux préfets de région, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, prévient ainsi qu'«à compter de mardi et pendant trois jours, pourraient être conduites de manière plus intensive des actions dirigées vers des bâtiments institutionnels», notamment les préfectures.

D'après le ministre, la Coordination rurale pourrait en outre «poursuivre ses actions de blocage de sites liés à la grande distribution ou d'axes routiers».

Durant les premiers jours de mobilisation, les agriculteurs ont principalement mené des actions symboliques, notamment des «feux de la colère» et des rassemblements, revendiquées dans 85 départements.

«Mardi, mercredi et jeudi», l'alliance majoritaire FNSEA et Jeunes agriculteurs prévoit de nouvelles actions, cette fois-ci pour «dénoncer les entraves à l'agriculture et tout ce qui aujourd'hui contraint notre activité».

Les préfectures devraient être ciblées, de même que les agences de l'eau et le bureau de l'Office français de la biodiversité (OFB), dont la Coordination rurale demande la «dissolution».

Protestant contre les interdictions qui leur sont selon eux imposées sans alternative, les manifestants défendront notamment le retour de l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves à sucre.

Bruno Retailleau demande des mesures

Sa nocivité pour les pollinisateurs est avérée mais les agriculteurs jugent son interdiction en France injuste, sachant qu'il est utilisé dans d'autres pays de l'Union européenne. Parmi leurs revendications figurent aussi un accès accru à l'eau et la simplification du millefeuille de normes françaises et européennes.

La Coordination rurale prévoit un rassemblement mardi devant le Parlement européen à Strasbourg, ainsi qu'une opération de curage des fossés dans les Hautes-Alpes et la poursuite du blocage de centrales d'achats des distributeurs.

La Confédération paysanne, elle, continue de se mobiliser contre le Mercosur, «pour la défense du revenu paysan» et la transition agro-écologique. Le syndicat a prévu un rassemblement dans un supermarché de l'Essonne lundi, puis une action anti-Mercosur mardi, en Dordogne.

Dans ce contexte, Bruno Retailleau demande aux préfets «de prendre toutes les mesures utiles dès le début de la semaine» pour faire en sorte que ces «actions revendicatives» ne soient pas «émaillées de violence, ni de dégradation» et ne donnent pas lieu «à des blocages prolongés».

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