Alors que la réforme des retraites pourrait être retoquée par les députés lors de l'examen du projet de loi de finances 2025, le texte adopté en 2023 permet de partir à la retraite à taux plein à l'âge de 64 ans, avec 43 annuités. À moins de racheter des trimestres. Voici les 5 cas où cela est possible.
Partir à la retraite à taux plein signifie percevoir une pension sans décote ou minoration. Pour en bénéficier, il faut soit réunir le nombre d'annuités exigé, soit avoir atteint l'âge d'annulation de la décote, aussi appelé l'âge du taux plein. Pour y parvenir le plus rapidement possible, racheter des trimestres, lorsque c'est possible, peut être une bonne solution. Cela permet de partir dès l'âge légal avec un taux plein, même lorsque la totalité des 172 trimestres requis n'est pas atteinte.
Si vous avez fait de longues études, des stages ou que vous avez connu une période de chômage, il vous est possible de racheter vos trimestres. Depuis 2003, année de la réforme Fillon, il est possible de racheter au maximum douze trimestres. Une option intéressante, car elle permet de bénéficier d'un avantage fiscal, les cotisations pouvant en effet être déduites des revenus imposables. Toutefois, même si vous rachetez tous vos trimestres de retraite, vous ne pourrez pas partir avant l'âge légal minimum de départ (62 ans) qui sera porté à 64 ans une fois la réforme entrée en vigueur.
Il est possible de demander son Relevé Individuel de Situation (RIS), qui est un relevé de carrière récapitulant l'ensemble de vos droits. Grâce au RIS, vous pourrez savoir le nombre de trimestres cotisés, les points acquis pour votre retraite complémentaire, la liste des régimes auxquels vous avez cotisé et les revenus pour lesquels vous avez payé des cotisations. Cela vous permettra de déterminer votre âge de départ à la retraite et le montant de cette dernière.
Chef d'entreprise ou auto-entrepreneur
Si vous êtes un chef d'entreprise ou un auto-entrepreneur, vous pouvez cumuler le rachat «Madelin» et le rachat «Fillon». La formule de calcul d’un trimestre «Madelin» se présente de cette manière : assiette x taux de cotisation du régime de retraite de base en vigueur à la date de la demande x coefficient d’âge, selon le site la retraite en clair. De plus, le coût du rachat «Madelin» est normalement moins élevé que le coût d'un trimestre racheté au régime général. Il est possible de faire une simulation dans votre espace personnel de l'Assurance retraite.
salarié dans une petite entreprise
Pour un salarié d'une une petite entreprise, il peut être intéressant de racheter ses trimestres, mais pas pour un salarié d'une grande entreprise. En effet, une grande entreprise prend en charge le temps de non-activité, cela serait donc un mauvais calcul.
stage étudiant
Les périodes de stages qui peuvent faire l'objet d'un rachat sont les périodes de stages obligatoires accomplies pendant les études. Selon le site du service public, pour pouvoir racheter ces trimestres, il faut que le stage ait donné lieu à une convention tripartite entre l'établissement d'enseignement, l'organisme d'accueil et le stagiaire. Il faut aussi que le stage ait été effectué au sein de la même entité et que sa durée soit égale à 2 mois, consécutifs ou non, au cours d'une même année scolaire ou universitaire. Il faut enfin qu'il ait donné lieu au versement d'une gratification.
Pour comptabiliser les périodes de stages, une période de deux mois donne lieu à la validation d'un trimestre. Lorsque le stage s’étend sur deux années successives, il peut être considéré comme ayant été effectué au cours de l'une ou de l'autre de ces années. Vous pouvez racheter au maximum deux trimestres pour le stage. Les périodes de stages en milieu professionnel pour lesquelles vous avez signé un contrat de travail, et non pas une convention de stage, ne sont pas concernées.
taux plein plus tôt
Pour partir à taux plein au plus tôt, vous pouvez solliciter votre employeur. Si vous avez 62 ans (64 après la réforme), il ne peut pas vous mettre à la retraite et le coût d'un salarié senior est élevé pour une entreprise. C'est pourquoi les entreprises proposent un rachat à leurs collaborateurs dans le cadre d'un départ volontaire. L'autre alternative est de négocier une rupture conventionnelle en vous engageant à partir en retraite dès 62 ans (64 ans après la réforme), en contrepartie du versement d’une prime exceptionnelle destinée à racheter vos trimestres.
Cette prime sera imposable, comme n’importe quelle autre prime. Mais comme les sommes versées pour racheter des trimestres sont déductibles de votre revenu imposable, l’opération sera neutre fiscalement.
refus d'une rupture conventionnelle
Si votre employeur vous refuse une rupture conventionnelle, il est intéressant de racheter vos trimestres. Une fois 62 ans passés, Pôle Emploi poursuit ses aides jusqu'à ce que vous touchiez le taux plein.
Pour rappel, la démarche pour racheter ses trimestres doit être faite entre 20 et 66 ans. Au-delà, le taux plein de la pension sera validé de manière automatique. Le coût du rachat dépend de l'âge et des revenus. Plus on est jeune, moins c'est cher.