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Doubs : contre les attaques de loups, les agriculteurs accrochent un cadavre de génisse devant une sous-préfecture

Le quota d'abattage de loups est fixé à 19% de la population recensée chaque année. [Pixabay]

Ce samedi, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont exposé le cadavre d'une génisse tuée par des loups devant la sous-préfecture de Pontarlier (Doubs). Ils reprochent à l'État son refus de permettre des tirs de défense afin de protéger leurs troupeaux.

Une nouvelle action coup de poing des agriculteurs. Ce samedi 9 novembre, des éleveurs ont décidé d'accrocher un cadavre de génisse devant la sous-préfecture de Pontarlier (Doubs). Objectif : symboliser le refus des pouvoirs publics d'accorder des dérogations pour se protéger des loups en prédation qui attaquent les troupeaux.

«Les attaques s'enchaînent» mais «les éleveurs font face depuis des semaines au refus systématique des services de l'État de délivrer des autorisations de tirs de défense en dehors de 17 communes» situées dans une zone expérimentale, a déploré la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Doubs.

Son président, Florent Dornier, a reproché aux services administratifs, ainsi qu'aux associations de protection de la faune, d'empêcher des «tirs de défense simple» contre des loups «en situation d'attaque» sur des troupeaux. «Chaque génisse qui sera prédatée à partir d'aujourd'hui et qui ne bénéficiera pas d'un tir de défense simple finira devant la sous-préfecture», a-t-il également assuré auprès de l'AFP.

plus d'un millier de loups en france métropolitaine

La situation dans la région s'est tendue en juin 2024, lorsque deux arrêtés préfectoraux avaient été annulés par la justice permettant ses tirs de défense, dans une zone où le loup a fait son retour depuis plusieurs années. Le tribunal estimant que «le loup est une espèce protégée en vertu du droit européen» et dont «la destruction est donc en principe interdite». Les seules dérogations existantes sont soumises à la condition de «dommages importants à l'élevage».

En septembre, cinq associations, dont la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), l'Association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs (FERUS), France Nature Environnement (FNE) et Humanité & Biodiversité avaient saisi le Conseil d'État contre la régulation du loup, critiquant «un usage abusif des tirs dérogatoires, négligeant l’avis des scientifiques et bafouant même le droit européen», dans un communiqué.

Une opinion largement fustigée par les éleveurs de la FDSEA du Doubs. «Ils pointent du doigt les agriculteurs en disant qu'ils n'ont rien fait, c'est inadmissible. C'est des centaines d'agriculteurs qui ont perdu le sommeil», s'est indigné Florent Dornier à France 3. En 2022, les dégâts causés par les attaques de loups sur les troupeaux ont coûté quatre millions d'euros d'indemnisations.

Au total, la France métropolitaine compte plus d'un millier de loups à l'état sauvage. Afin de protéger l'espèce et de permettre son renouvellement, le quota d'abattage a été strictement fixé à 19% de la population recensée annuellement.

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