Le mot «civette» désigne souvent les établissements qui commercialisent des cigarettes, des cigares et du tabac au sens large. D’où vient cette tradition ?
Un nom qui interpelle. De nombreux bureaux de tabac en France portent le nom de civette, un petit mammifère carnassier venu d’Afrique et d’Inde au poil gris. Un choix qui a une origine assez ancienne. Dès le XVIe siècle, la civette a eu les faveurs des parfumeurs en raison de l'odeur particulièrement musquée du liquide que l'on pouvait extraire des glandes de l'animal.
Cette spécificité a également été utilisée dans l'univers du tabac. En 1905, le chimiste anglais Septimus Piesse expliquait dans son livre «Histoire des parfums et hygiène de la toilette» que la civette permettait aussi d’aromatiser la mélasse de tabac avant sa consommation.
«Le meilleur tabac de Paris»
C'est en 1716 qu'un distributeur de tabac situé non loin du Louvre a décidé de baptiser son établissement À la Civette. Au fur et à mesure, le magasin a pris de l'ampleur et s'est forgé une réputation solide.
Selon l’enseigne, devenue une institution, la Duchesse de Chartres, mariée à Louis-Philippe d’Orléans, aurait estimé en 1754 que l’on y vendait «le meilleur tabac de Paris».
La renommée de À la Civette a très vite dépassé la capitale, à tel point que les magasins parisiens et provinciaux auraient souhaité profiter de la célébrité de l’établissement. Comme le rappelle Le Figaro, dans son roman L’Assommoir en 1877, Émile Zola évoquait La Petite Civette alors située rue des Poissonniers.