A l'heure où le mouvement #MeToo délie les langues, une étude préoccupante dévoile une augmentation du nombre de victimes de violences conjugales d'environ 10% en un an. Un total de 271.000 ont été enregistrées en 2023, soit le double par rapport à l'année 2016.
Un triste constat. Dans un contexte de libération de la parole, le nombre de personnes ayant subi des violences conjugales ne cesse de croître. En très grande majorité des femmes, 271.000 victimes ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023.
En 2023, 271.000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire ont été enregistrées, a dévoilé le ministère de l'Intérieur à CNEWS. Un chiffre en augmentation de 10% par rapport à 2022, et une statistique symbolique de l'ampleur du mouvement #MeToo, véritable raz-de-marée sociétal.
85% des victimes sont des femmes
Sans surprise et comme les années précédentes, 85% des victimes sont des femmes, tandis que les mis en cause sont en grande majorité des hommes, à 86%. Des violences présentes sous plusieurs formes selon le ministère de l'Intérieur. Les deux-tiers des violences conjugales (64 %) consistent en des violences physiques, 31% sont verbales ou psychologiques et 4% sont sexuelles.
Le SSMSI publie, comme chaque année, son étude #statistique consacrée aux #violencesconjugales :
Des chiffres en hausse de 10 % par rapport à 2022
Une publication à retrouver ici : https://t.co/JmfOse5Ylp pic.twitter.com/d5O5RroA1A— Interstats (@Interieur_stats) November 6, 2024
Des statistiques en hausse de 13% en moyenne, miroir d'une société qui laisse de plus en plus d'espace à la parole des victimes et qui vise l'amélioration de leur accueil par les forces de l'ordre. «Cette hausse du nombre de victimes enregistrées montre que les femmes continuent d'être de plus en plus nombreuses à sauter le pas de porter plainte et c'est une excellente nouvelle», a confié auprès de l'AFP la présidente de la Fondation des Femmes Anne-Cécile Mailfert.
Un nombre de plainte en hausse, mais toujours faible
Crainte de représailles de la part du conjoint ou de l'ex-conjoint, de ne pas être écoutées par les forces de polices, ou crues... Seule une faible partie des victimes de violences conjugales osent franchir la porte d'un comissariat pour y raconter ce qu'elles ont enduré. Selon l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), seules 14% des victimes ont ainsi porté plainte auprès des services de sécurité pour les faits qu’elles ont subis durant l'année 2022.
Selon le ministère de l'Intérieur, la sensibilisation de plus en plus forte de la société au phénomène des violences conjugales semble agir de façon quasi-rétroactive, en ayant «profité davantage aux faits anciens qu’aux faits les plus récents». «La part des victimes ayant porté plainte pour des faits antérieurs à leur année d’enregistrement est ainsi passée de 19% en 2016 à 29% en 2022» et est restée «stable en 2023», selon les autorités.
Comme en 2022, le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme, la Seine-Saint-Denis et les Alpes-Maritimes «figurent parmi les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1.000 habitantes», âgées de 15 à 64 ans d'après les services du ministère. Un numéro gratuit d'écoute, d'information et d'orientation pour les victimes existe, le 3919.