Ce vendredi 1er novembre, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu à Rennes. Depuis plusieurs jours, la ville fait la une de l’actualité, notamment en raison du trafic de stupéfiants qui la gangrène. Un contexte explosif qui fait que les policiers attendent beaucoup de cette visite.
Six jours après la fusillade ayant eu lieu à Pacé, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est attendu sur le terrain ce vendredi 1er novembre. Dans la «capitale bretonne», la CRS 82 a été déployée ces derniers jours après la blessure par balles d’un enfant de 5 ans sur fond de narcotrafic.
L’objectif du déplacement de Bruno Retailleau est simple, à savoir apporter son soutien aux habitants et aux forces de l’ordre mobilisées sur place. Car il semble en effet, qu'à Rennes, les narcotrafiquants tentent de «faire la loi». Depuis quelques années, le trafic de stupéfiants dans cette ville n’a fait qu’augmenter.
«Depuis quelque temps, on a des règlements de compte entre deux bandes (…) rivales qui sont extrêmement violentes. Il y a évidemment une corrélation entre les deux. Rennes est aujourd'hui gangréné par le trafic de stupéfiants», a indiqué le secrétaire régional Bretagne du syndicat de police Unité à CNEWS.
Un manque cruel d'effectif ?
Face à cette situation, les forces de l’ordre tentent de tirer la sonnette d’alarme. «On en est à se demander comment on va tenir jusqu’au mois prochain», a déclaré Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police à nos confrères de Ouest France, indiquant qu’il manque «au bas mot» 150 policiers à Rennes.
Le manque d’effectif ne concerne pas uniquement la police nationale. «Il faut renforcer les équipes à tous les niveaux, sur le terrain comme en investigation», a-t-il ajouté. À titre d’exemple, en 2022, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, promettait «entre 60 et 90 policiers» pour assurer «des missions de sécurisation des gares, des stations de transports en commun et réseaux de transports en commun».
Il s’agit de la SISTC, une nouvelle unité de sécurisation des transports en commun. Aujourd’hui, cette même unité tourne à «22 ou 23 policiers», selon Frédéric Gallet. De plus, un hôtel de police devait être créé à Cesson-Sévigné. Il s’agit d’une promesse de Gérald Darmanin. Cet hôtel de police, où cohabiteront la police municipale et une brigade spécialisée de terrain (BST) dotée de 14 policiers nationaux, ne verra le jour qu’en début 2025.
Alors que le manque d’effectif se fait ressentir, les policiers, confrontés au la hausse de l'insécurité et au manque d'effectif, doivent faire des choix. «Par exemple, faire du stup au détriment du cambriolage», a argué David Leveau, interrogé par Ouest-France, précisant que certaines nuit, «il n’y a qu’une ou deux patrouilles, une BAC (Brigade anti-criminalité) et une canine. Pour quasi 300.000 habitants».