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«360 euros la concession sur 15 ans» : la mairie de Lyon veut instaurer des tarifs sociaux dans ses cimetières

Pour le célèbre cimetière du Père-Lachaise à Paris, le montant de la concession s’élevait à plus de 15.000 euros en 2022. [BERTRAND GUAY / AFP]

La ville de Lyon veut introduire une «tarification sociale» pour ses cimetières, basée sur les revenus des familles, afin de permettre aux plus modestes d'acquérir une concession funéraire à moindre coût.

Réduire les inégalités. Alors que toutes les familles ne peuvent pas toujours se payer une concession funéraire pour leurs défunts, la ville de Lyon a décidé de mettre en place un système de tarification basé sur les revenus pour acquérir une place dans les cimetières. La mairie revendique ainsi une meilleure «justice sociale», y compris dans le funéraire. 

«L’idée pour nous a été d'intégrer la notion de justice sociale dans notre politique funéraire, de faire en sorte que la mort ne soit pas un vecteur d'inégalité sociale supplémentaire», explique Laurent Bosetti, adjoint à la mairie écologiste en charge de la politique funéraire. Jusque-là, le funéraire était «le grand oublié des politiques publiques», estime l'élu dont les services tentent depuis plus d'un an de rendre possible cette égalité d'accès aux sépultures dans les cimetières de la ville.

Trois tranches de prix

La nouvelle tarification, qui prévoit trois tranches de prix, doit être soumise au vote du conseil municipal le 12 décembre pour une application en mars 2025. «Elle est comparable aux autres aides sociales déjà existantes pour les crèches, l'école et les équipements culturels», précise l’adjoint au maire. Elle permet aussi aux familles les plus démunies d'éviter les fosses communes

Une concession funéraire sur quinze ans serait ainsi facturée 360 euros pour les familles les plus modestes, 550 euros pour les revenus intermédiaires et 750 euros pour les foyers les plus aisés. Contre 525 euros pour tous aujourd’hui. Le projet concernerait les concessions funéraires des quatre cimetières municipaux de la Guillotière, la Croix-Rousse, Saint-Rambert et Loyasse. 

Des disparités sur le territoire

Sur l’ensemble du territoire, la disparité des prix se joue entre zones rurales, villes moyennes et grandes agglomérations où dans ces dernières, le manque de places dans les cimetières provoque la hausse des tarifs pour certaines concessions. Leur prix est fixé par le conseil de la collectivité selon la durée : entre cinq et quinze ans, trente ans, cinquante ans ou perpétuité. 

A Lyon, il faut débourser aujourd'hui 1.315 euros pour une concession de trente ans, selon la grille tarifaire de la ville. Soit un peu plus de trois fois le prix moyen national en 2022, détaillent sur leur site les pompes funèbres générales (PFG). A titre de comparaison, les tarifs étaient alors de 380 euros à Strasbourg, de 440 euros à Lille, de 1.370 euros à Marseille et jusqu'à 2.900 euros à Paris. Pour le célèbre cimetière du Père-Lachaise, le montant de la concession s’élevait à plus de 15.000 euros, selon la même source. 

gel des tarifs des pompes funèbres

La majorité lyonnaise souhaite aussi «le gel» des tarifs des pompes funèbres publiques en 2025, un secteur dont le marché a connu une «envolée des prix» depuis sa libéralisation en 1993, selon Laurent Bosetti. Les frais d’obsèques s'élèvent en moyenne à 3.350 euros pour une inhumation et à 3.609 euros pour une crémation, «et jusqu'à 6.500 euros selon les opérateurs», indique le ministère de l'Economie sur son site.

Au-delà de l'aspect financier, la mairie souhaite aussi promouvoir des pratiques funéraires plus écologiques. Des «carrés naturels» sont envisagés dans les cimetières municipaux sans caveaux en béton ni produits chimiques.  

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