La justice administrative va rendre, cette semaine, sa décision au sujet de la procédure de référé-liberté du barreau de Lyon qui demande la fermeture d'un centre de rétention administrative pour conditions de vie «indignes».
Un constat alarmant. Ce lundi, les avocats du barreau de Lyon ont transmis leur demande de fermeture d'un centre de rétention administrative (CRA) à la justice administrative. Dans le cadre d'une procédure de référé-liberté, ils y dénoncent des conditions de vie «indignes» et souhaitent que le centre ferme ses portes afin qu'il soit mis aux normes.
Lors de la dernière visite de l'Ordre des avocats en février, des «problèmes d'accès nutritionnel ou d'accès aux soins» auxquels font face les personnes retenues ont été constatés, mais également d'intimité, comme «l'impossibilité d'aller aux toilettes en fermant une porte». «Le constat fait que ça ne s'améliore pas et que c'est de pire en pire», a déclaré à l'AFP la vice-bâtonnière Sara Kebir.
Des conditions de vie «déshumanisées»
Et ce ne sont pas les premières critiques adressées à ce CRA, situé à proximité de l'aéroport Lyon Saint-Exupéry. En 2023, l'ex-bâtonnière de Lyon, Marie-Josèphe Laurent, et le sénateur EELV du Rhône Thomas Dossus, avaient alerté sur le «climat de violences inacceptables» au sein du CRA, généré par des «conditions de vie complètement déshumanisées».
Une action en justice bienvenue et justifiée pour ce centre de rétention indigne.
Les rapports se sont multipliés pour en décrire les conditions de vie absolument révoltantes.
Ce CRA récent est pourtant censé devenir le modèle pour les prochains.
https://t.co/eApDQ7c8KU— Thomas Dossus (@tomdoss) October 15, 2024
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Dominique Simonnot y avait également constaté la même année des «dysfonctionnements graves» : espaces de vie sans ouverture ni éclairage naturel, grillages et portes blindées omniprésents, pièces de mise à l'écart sales, points d'eau hors-service, lits sans matelas. Des recommandations avaient été transmises à Elisabeth Borne, alors Première ministre, mais aucune d'entre elles n'ont été prises en compte, selon Sara Kebir.
Ces conditions de vie, qui portent «atteintes aux libertés fondamentales» des personnes retenues d'après Sarah Kebir, ont lieu dans un CRA pourtant récent et être un projet pilote. Ce centre, ouvert en 2022, a coûté 25 millions d'euros et a une capacité de 140 places. Il est situé près de l'aéroport Lyon Saint-Exupéry, à proximité d'un premier centre (CRA1).