Alors que le budget 2025 est au cœur de nombreux débats ces dernières semaines, les députés ont rejeté ce samedi la première partie de la proposition consacrée aux recettes de l'État, pourtant largement réécrite.
Un premier couac. Depuis quelques semaines, le budget 2025 est au cœur de nombreuses discussions au sein du monde politique. Ce samedi, le premier volet de la proposition de Michel Barnier et de son gouvernement a été rejeté par les députés lors d'une commission des Finances. Ce rejet concerne la partie consacrée aux recettes de l'Etat.
Les députés avaient largement réécrit le texte en adoptant près de 200 amendements modifiant profondément l'équilibre financier du texte. Un quart des 41 articles examinés ont été supprimés ou rejetés, dont certains emblématiques comme les hausses de taxe sur l'électricité ou le gel des ressources des collectivités locales. Sans conséquence à ce stade, puisque le débat dans l'Hémicycle la semaine prochaine repartira du texte initial.
seule la gauche a voté en faveur du texte
La gauche a voté pour le texte. Tous les autres groupes, le RN et ses alliés, le camp présidentiel et les centristes de Liot ont voté contre en raison d'une augmentation excessive de la charge fiscale par rapport au texte initial, de 60 milliards d'euros selon Eric Coquerel.
Dans son explication de vote, le député RN Jean-Philippe Tanguy a déclaré ne pouvoir voter pour le budget, alors que celui-ci se conçoit comme un «ensemble», avec la partie recettes et la partie dépenses, et donc «on ne peut pas s'engager vers un vote "pour" pour le moment».
Au nom du groupe Ensemble pour la République, David Amiel a dénoncé un «carnaval fiscal», une «boucherie fiscale» qui ferait «immédiatement basculer l'économie française dans la récession et dans la crise», et in fine un «budget Frankenstein» sans cohérence d'ensemble.
Depuis les début des travaux de la commission mercredi, l'examen du texte a donné lieu à des alliances à géométrie variable, et le «socle commun» soutenant l'action du gouvernement s'est souvent montré divisé.
Les députés débattront à partir de lundi dans l'Hémicycle le projet de loi du gouvernement, pendant une semaine, à moins que ne soit adoptée dès lundi une motion de rejet, ou que le gouvernement ne dégaine l'article 49.3 au cours des débats.