La Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) a constaté une 7 millions d'euros de fraudes à l'Assurance maladie en 2024. La pénurie de personnel expliquerait en grande partie cette multiplication.
Une profession dégradée. Les fraudes à l’assurance maladie progressent en France, avec 6 millions d’euros en 2022, près du double en 2023 et déjà 7 millions d’euros en 2024. Des dérives expliquées par le manque de professionnels de la santé, selon les principaux concernés.
Ce vendredi 11 octobre, une pharmacienne de 74 ans a été condamnée à 18 mois de prison pour avoir vendu des médicaments non utilisés par des Ehpad, falsifié des ordonnances et surfacturé des ventes.
«Une pharmacienne représente l’ensemble de la profession. C’est d’ailleurs ce que l’Ordre va lui reprocher, de l’avoir entâchée en agissant tel quel», a déploré au micro de CNEWS Raphaël Gigliotti, président du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes.
24 agents et 60 cyber enquêteurs mobilisés
Des falsifications qui ont également lieu sur les réseaux sociaux.
«On proposait, contre une rémunération, d’aller dans des pharmacies avec de fausses ordonnances et une carte vitale afin de récupérer des médicaments. Évidemment, ces derniers valent bien plus cher que la rémunération proposée», a expliqué le syndicaliste.
La pénurie de personnel expliquerait en grande partie l’augmentation des fraudes. «Il y a eu une évolution, malheureusement, du manque de médecins qui ont pu progressivement partir vers une organisation plutôt commerciale de la santé. Ce qui n’aurait jamais pu arriver il y a quelques années», a dénoncé Joëlle Martinaux, médecin généraliste.
Cette année, l’Assurance maladie s’est adaptée face aux nouveaux profils de fraudeurs. Au total, 24 agents et 60 cyber enquêteurs sont dédiés à la lutte contre les fraudes.