Un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié ce samedi 12 octobre, révèle que 84% des Français sont favorables à l’emprisonnement systématique des étrangers, sous le coup d’une OQTF auteurs de crimes et délits, avant leur expulsion.
Une surveillance judiciaire et pénale accrue. Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié ce samedi 12 octobre, 84% des Français sont favorables à l’emprisonnement systématique des étrangers sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) auteurs de crimes et délits, avant leur expulsion. A contrario, 15% sont opposés à cette mesure, tandis que 1% des personnes sondées ne se prononce pas.
Un souhait qui fait suite notamment à la mort de la jeune Philippine, étudiante de 19 ans, retrouvée dans le bois de Boulogne le 21 septembre dernier, dont le suspect est un Marocain de 22 ans sous OQTF, déjà condamné pour viol en 2021 et libéré d’un centre de rétention administratif (CRA) quelques semaines auparavant.
Selon ce baromètre, 85% des hommes et 83% des femmes sont pour un emprisonnement systématique. Si l’on se penche sur l’âge des Français interrogés, cette hypothèse est davantage soutenue par les 50 ans et plus et les 65 ans et plus, à hauteur de 88%. Dix points de plus que les moins de 35 ans (78%).
En ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles, les inactifs ont davantage répondu «oui» à la question posée par l’institut CSA (85%), que les CSP + et les CSP-, qui représentent les personnes les moins favorisées (84%).
Une classe politique unanime
Le souhait d’un emprisonnement systématique pour les personnes sous OQTF ayant commis des crimes et des délits en attendant leur expulsion, est approuvé par l’ensemble des couleurs politiques.
A gauche, 76% des sympathisants du Parti socialiste y sont favorables, 3 points de plus que ceux de La France insoumise (73%) et 6 par rapport aux Écologistes (70%). Du côté de Renaissance, un emprisonnement de ces individus est soutenu par 87% des électeurs interrogés.
Enfin, 97% des Français proches des Républicains et du Rassemblement national se disent favorables à cette mesure.
Un allongement de la durée en CRA
Dès son arrivée à Beauvau, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a émis le souhait de prolonger jusqu'à 210 jours la durée de la rétention administrative des migrants en situation irrégulière.
«Pour les actes terroristes la loi française prévoit déjà un délai pouvant aller jusqu'à 210 jours. Pour les crimes les plus graves, notre main ne doit pas trembler, il faut aller jusqu'à 180 jours, voire 210 jours», a-t-il expliqué dans un entretien accordé au Figaro.
Pour rendre possible cette disposition, le ministre de l’Intérieur s’appuie sur une proposition de loi du groupe La Droite républicaine allant dans ce sens.
* Sondage réalisé les 10 et 11 octobre par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.010 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.