Selon un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié ce samedi, 81% des Français veulent que les jeunes délinquants placés dans les centres soient encadrés par des militaires.
Face à un «effroyable rajeunissement» de la délinquance, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau milite «pour une solution éducative-militarisée», a-t-il déclaré au micro de Sud Radio ce jeudi 7 novembre. Pour l’homme politique, des «établissements avec une discipline militaire» pour «encadrer strictement» et «reciviliser» les jeunes délinquants doivent voir le jour. Une idée à laquelle 81% des Français adhèrent d'après un sondage* CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD publié ce mercredi 9 octobre.
A la question «Êtes-vous favorable à la mise en place d’un encadrement militaire dans les centres pour jeunes délinquants ?», seuls 19% des interrogés ont répondu «non».
Les Français consultés apparaissent presque unanimes puisque le «oui» l'emporte largement dans toutes les classes d'âge, son score le plus «faible» étant à chercher du côté des 50 à 64 ans, à 76%. La part du «oui» est la plus forte chez les 65 ans et plus, à 81%.
La catégorie socio-professionnelle ne fait pas davantage de différence puisque là aussi le «oui» l'emporte chez les CSP+, CSP- et les inactifs, respectivement à 77% et 82% (pour les deux dernières).
Une idée partagée par tous les sympathisants politiques
La proximité politique amène davantage de nuance, mais le «non» ne parvient tout de même pas à l’emporter.
Ceux qui pensent que les jeunes délinquants ne doivent pas être encadrés par des militaires sont les plus nombreux parmi les sympathisants de La France insoumise, mais ils restent minoritaires (37%). Une tendance similaire est observée pour les électeurs du Parti socialiste, avec 36% de «non», ou pour ceux d'Europe écologie-Les Verts (35%).
Les sondés qui se disent proches de la majorité présidentielle plébiscitent la mise en place d’«établissements avec une discipline militaire» à 84%. Cette part est encore plus élevée à la droite de l'échiquier politique, avec 87% de «oui» du côté des électeurs des Républicains et même 97% pour ceux du Rassemblement national.
Un projet régulièrement mis sur la table
Dans son projet, Bruno Retailleau viserait les mineurs qui «dès l’âge de 10, 11 ou 12 ans sont en rupture de ban et commettent des délits (...) suffisamment graves» tels que des actes en lien avec le narcotrafic.
Ce n'est pas la première fois que la classe politique émet cette idée. En 2007, Ségolène Royal, candidate socialiste à l'Élysée, souhaitait créer «des centres éducatifs renforcés, si besoin avec un encadrement militaire» pour les jeunes délinquants. Un projet ensuite repris à droite par Nicolas Sarkozy en 2011, puis par Emmanuel Macron lors de sa campagne en 2022.
*Sondage réalisé les 7 et 8 novembre par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.010 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.