Une étude a corrélé le risque de séparation et les revenus dans plusieurs types de couple. Grâce à cela, l'INED a déterminé que plus les femmes participent aux dépenses du ménage, plus il y a un risque de séparation dans le couple.
Un motif de rupture récurrent. Avec l'essor des couples bi-actifs et l'émergence de l'égalité femmes-hommes dans le monde du travail, les revenus des couples ont évolué. En effet, de plus en plus de partenaires se partagent les charges du ménage.
Cependant, une étude de l'Institut national des études démographiques (INED) a révélé que lorsque les femmes participent davantage aux dépenses du foyer, le risque de séparation augmente. Cette situation varie en fonction de la nature de la relation (union libre, pacs ou mariage) et du niveau de participation financière de chacune des parties.
L'influence du revenu sur la stabilité du couple
L'étude a porté sur un échantillon représentatif de 4 % de la population résidant en France, en utilisant les données des recensements, des actes d'état civil, des déclarations de logement et des impôts sur le revenu.
L'étude a été menée sur un échantillon de 4% de la population résidente en France grâce aux recensements, aux actes d'état civil, aux déclarations de logement, mais aussi aux impôts sur le revenu. L'analyse s'est étendue sur les individus âgés de plus de 18 ans vivant en couple entre le 1 janvier 2011 jusqu'à courant 2017. Pas moins de 95.000 séparations ont été cataloguées.
Parmi les couples étudiés, dans 49,3% des cas, l'homme participe le plus aux dépenses du ménage, à l'inverse, dans 13,7% des relations, c'est la femme qui contribue le plus financièrement. 20,5% des ménages sont gérés à parts égales.
Par ailleurs, dans deux couples sur 100, la femme prend en charge l'ensemble du ménage, tandis que la situation inverse se produit dans 14,5% des cas étudiés.
L'INED a souligné que «les couples dans lesquels la part de revenu apportée par la femme est supérieure à 55 % sont plus instables que les autres couples, de manière significative». Le risque de rupture augmenterait ainsi de 11 à 40 % par rapport aux couples aux revenus égaux, en fonction de l'implication financière de la femme.
Malgré les progrès en matière d'égalité femmes-hommes, cette situation persiste même avec les nouvelles générations éduquées à la parité des sexes. Le risque de séparation diminue avec l'âge, notamment après 50 ans.
Les auteurs de l'études concluent que «le taux de séparation élevé chez les couples où la femme est le principal pourvoyeur de revenus indique que dévier des normes traditionnelles reste difficile, même dans un pays comme la France où l'emploi féminin est important et soutenu par des politiques familiales».