En février dernier, un réseau pédopornographique avait été démantelé sur le réseau social Telegram. Dès ce lundi, dix personnes sont jugées au tribunal correctionnel de Paris.
C’est l’un des plus gros accrocs du réseau social Telegram. Très controversé, et pointé du doigt pour son manque de contrôle et de sécurité, le réseau social Telegram est au cœur d'un important procès à partir de ce lundi au tribunal correctionnel de Paris.
Dix personnes sont jugées après le démantèlement en février dernier d’un réseau pédopornographique sur le réseau social. Sur un groupe de messagerie, des «sextapes» d’adolescents étaient en vente. Deux individus sont jugés pour avoir administré le groupe, et les huit autres comparaissent pour diffusion et détention en bande organisée d'images pornographiques de mineurs.
Selon le parquet, au moins 15.000 images illicites ont été découvertes par les enquêteurs du commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend), pour un bénéfice évalué à plus de 50.000 euros, «dont une partie a pu être saisie en cryptomonnaie».
«Cette opération est l'occasion de rappeler que les mineurs sont particulièrement exposés à la diffusion de leur image sur Internet», avait souligné la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.
«Si l'enregistrement de celles-ci est parfois fait avec leur consentement dans un cadre intime, les phénomènes de ‘revenge porn’ et l'appât du gain entraînent leur revente à des utilisateurs, voire des réseaux de pédocriminalité, par des intermédiaires parfois très jeunes», avait-elle averti.
Telegram, un réseau plébiscité pour sa polyvalence... et ses zones d’ombre
Le réseau social Telegram, créé en 2013, s’est vite fait une place de choix, notamment chez les jeunes. Très divers, le réseau social propose des canaux sur presque tous les sujets ; du sport à la politique et de la cuisine aux jeux vidéo. Mais malheureusement, d’autres réseaux parfaitement illégaux et parfois criminels passent aussi par Telegram, comme par exemple les réseaux pédocriminels.
La modération du réseau social est très laxiste, c’est ce qui conduit à toutes ces dérives. Telegram est d’ailleurs la seule grande plate-forme qui ne participe pas aux programmes internationaux des organisations non-gouvernementales de lutte contre la pédopornographie. C’est l’une des raisons pour lesquelles Pavel Durov, le PDG de Telegram, a été mis en examen le 28 août dernier par la justice française.
Pourtant, l'entreprise a longtemps fait de la sécurité son argument phare. Toutefois, des experts en cryptographie mettent en garde depuis des années sur le fait que les messages échangés sur la plate-forme ne sont pas protégées par le chiffrement.
En réalité, seuls les messages échangés par le biais de la fonction «conversation secrète» sont chiffrés, et c’est une option à activer.