Le député socialiste de l’Eure, Philippe Brun, lance son mouvement «La Ligne populaire», visant à «réconcilier la gauche avec les classes populaires», en organisant notamment des formations et permettant ainsi «aux ouvriers et employés» de s’engager politiquement.
«Le problème de la gauche, c’est qu’elle n’arrive plus à parler aux ouvriers et aux employés, même si sa volonté est sincère».
C’est de ce constat que le député socialiste de l’Eure, Philippe Brun, a décidé de lancer son mouvement «La Ligne populaire» le 7 septembre dernier.
«A chaque fois que les élections arrivent, les partis sont victimes d’un enfermement mondain et urbain», a-t-il considéré dans un entretien accordé à CNEWS.
On a lancé ce samedi la Ligne populaire, un nouveau mouvement pour faire travailler ensemble les militants de gauche à reconquérir le cœur des ouvriers, employés et de tous les oubliés ! pic.twitter.com/JCHqhTmJvB
— Philippe Brun (@p_brun) September 9, 2024
Déplorant «une lente déconnexion», l’élu souhaite, par l’intermédiaire de son mouvement, qui n’est pas un courant au sein du Parti socialiste, permettre aux classes populaires de bénéficier de formations politiques, leur permettant de s’engager.
«Nous voulons permettre à certains le pouvoir défendre leurs valeurs, qui sont souvent proches des nôtres comme l’égalité, la justice sociale ou la défense des services publics».
L’École de l’Engagement
Avec «La Ligne populaire», Philippe Brun proposera aux intéressés de suivre des cours dans «L’École de l’Engagement», une école de formation politique qu’il a créé avec des amis en 2021, qui s’inspire de l’initiative «Brand New Congress», mise en place aux Etats-Unis par Bernie Sanders.
Une formation en ligne gratuite d’un an, dont sept mois de cours. «On y enseigne les savoirs fondamentaux de la politique, le droit économique, la maîtrise des finances publiques, mais aussi à prendre la parole et à organiser des mobilisations, a expliqué le député socialiste. Quand nous nous rassemblons, nous remboursons aussi les billets de train et l’hôtel».
A l’occasion de sa troisième édition, l’École de l’Engagement accueillera 50 élèves.
faire émerger de nouvelles personnalités
Avec son mouvement, Philippe Brun souhaite faire émerger de nouvelles personnes à gauche. Des nouveaux représentants «qui sont davantage à même de porter les revendications de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre».
«La gauche parle un langage que personne ne comprend. Elle est dans une sorte d’enfermement mondain. Elle utilise des mots qui ne parlent pas aux gens qu’elle a vocation à défendre. On ne dit pas «vélo», on parle de «mobilité douce», on évoque le «pouvoir de vivre», plutôt que le «pouvoir d’achat», c’est incompréhensible», déplore encore l’élu socialiste.