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Jeux olympiques : 76 ans plus tard, l'ex-athlète Daniel Rebiffé, 99 ans, va porter la flamme pour la deuxième fois de sa vie

En 1948, Daniel Rebiffé a fait partie des 24 athlètes choisis pour porter la flamme olympique, en relais, de la frontière suisse à la frontière luxembourgeoise. [Guillaume SOUVANT/AFP]

En 1948, cet ancien athlète de 99 ans est choisi pour porter le flambeau vers Londres. Ce lundi, c’est en Essonne qu’il défilera torche à la main pour Paris 2024. Un challenge qu’il s’était lancé en décembre.

«Je veux le refaire, je suis prêt !» Daniel Rebiffé, ancien athlète âgé aujourd'hui de 99 ans, portera ce lundi la flamme olympique pour la deuxième fois de sa vie, après avoir déjà eu cet honneur lors des Jeux olympiques de Londres en 1948.

C'est un défi qu'il s'est lancé en décembre lorsqu'il a appris le passage de la flamme le 22 juillet à Étampes dans l'Essonne, sa ville natale.

Il se souvient du jour où Tony Estanguet, président du comité olympique, lui a envoyé le courier : «Je ne vous cache pas que j’ai eu la larme à l’œil». «À Noël, l’an dernier, il m’a reçu, habillé en survêtement. Il portait un bonnet et le flambeau olympique des Jeux de Londres de 1948. Il m’a dit le pouce en l’air : je veux le refaire, je suis prêt !», raconte son fils Sylvain à Ouest-France.

Un premier souvenir encore frais

Daniel Rebiffé est entré dans la Garde républicaine à l’âge de 19 ans, juste après la guerre. Il était coureur de fond et a notamment disputé sa place contre Alain Mimoun et Michel Jazy durant sa carrière sportive. En 1948, il a fait partie des 24 athlètes choisis pour porter la flamme olympique, en relais, de la frontière suisse à la frontière luxembourgeoise.

Le veil homme se souvient des festivités de l'époque : «À l’occasion de notre passage, les comités des fêtes organisaient des feux d’artifice ou des bals. Mais il n’y avait pas de médias pour célébrer l’événement.»

Un deuxième flambeau à conserver

Son souvenir n'est pas n'importe lequel mais bien un exemplaire du flambeau, fabriqué en fonte et en aluminium. «Il n’était pas léger : il y avait une boule de méthane à l’intérieur que nous rechargions régulièrement. On ne pouvait pas porter la flamme trop près de notre corps. Il fallait tendre le bras. Au bout de quelques kilomètres, ça devenait très lourd ! », raconte-t-il.

Sur le parcours, il n'était pas seul. Il y avait trois ou quatre et un délégué anglais du comité olympique. «Il tenait précieusement une urne avec une flamme au cas où la nôtre s’éteindrait. Entre Contrexéville et Vittel, à 3h du matin, il y eu un orage, on a dû la mettre à l’abri dans l’autocar. Malgré les avaries, rencontrées, elle ne s’est jamais éteinte », promet Daniel Rebiffé.

Le contexte était particulier. «Nous avions tous en mémoire les Jeux de Berlin, en 1936 : Hitler qui refuse de serrer la main de l’Américain Jesse Owens parce qu’il venait de battre l’Allemand Luz Long sur 100 mètres… Imaginez la joie immense que nous avons eue en 1948 de retrouver enfin les Jeux olympiques dans une Europe en paix. Je veux la transmettre aux nouvelles générations», assure-t-il.

Bien que cette nouvelle fois est «une occasion unique de reparler de ce périple». Le relais sera légèrement différent. La course moins longue, «sur quelques mètres pourquoi pas ! Mais pas plus. À presque 100 ans, il faut être raisonnable !»

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