Au terme d'une journée de manifestations contre la construction de bassines de rétention d'eau, plusieurs personnes ont été arrêtées à La Rochelle ce samedi. Le préfet a également évoqué de nombreux dégâts matériels, au cours d'une conférence de presse.
Nouvelle journée de mobilisation pour les manifestants anti-bassines. Ce samedi, plusieurs milliers de personnes scindées en deux cortèges ont marché en direction du port de La Rochelle. Parmi eux, «plusieurs centaines d’individus radicaux». Le préfet de la Charente-Maritime, Brice Blondel, s’est exprimé à ce sujet au cours d’une conférence de presse en fin de journée.
«5.000 personnes ont participé à la manifestation, dont 500 éléments radicaux. Tout ce qui a été envoyé sur les forces de l’ordre aujourd’hui aurait pu causer un bilan beaucoup plus lourd», a-t-il notamment déclaré, alors que les très nombreux gendarmes mobilisés ont chargé l’un des deux cortèges par l’arrière en utilisant des grenades lacrymogène et des matraques. Du côté des organisateurs, un chiffre légèrement supérieur à 6.000 participants a été évoqué. Aussi, les Soulèvements de la Terre faisaient partie du cortège.
Neuf personnes blessées, sept personnes en garde à vue
Dans le détail, neuf personnes ont été blessées : quatre du côté des forces de sécurité intérieure et cinq côté manifestants. Au total, sept personnes ont été placées en garde à vue, pour des chefs d’intrusion dans une zone d’accès restreint, en vue de commettre un délit puni de dix ans. Tous représentés par le même avocat, les sept gardés à vue ont choisi de garder le silence.
«Un nombre important de manifestants a bravé l’interdiction de manifester dans La Rochelle aujourd’hui», a entamé le préfet de la région, évoquant l’arrêté publié quelques jours auparavant. «Ce n’est pas l’engagement de la force publique qui a déclenché les affrontements», a-t-il expliqué, «mais à l’inverse nous avons engagé la force publique parce qu’il y avait des actes de violence qui étaient commis sur l’avenue Carnot».
Le centre-ville de la commune de Seine-Maritime a été abîmé par des dégradations «majeures». Ainsi, «beaucoup de mobilier urbain» a été dégradé et des poubelles ont été «incendiées». Un magasin d’alimentation générale, une agence bancaire et une agence d’assurances ont également été pris pour cible par les manifestants. Voulant fuir la police, certains individus ont envahi un Ehpad, «probablement pour échapper aux forces de l’ordre», selon le préfet.
Il s’agit de la deuxième journée consécutive de mobilisation contre les «mégabassines», ces gigantesques retenues d’eau destinées à l’agro-industrie qu’exècrent les manifestants. Si les organisateurs, dont le collectif Bassines Non Merci (BNM), avaient promis un rassemblement dans une ambiance «de fête et de carnaval», la promesse n’a pas vraiment été tenue.