A deux jours de l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale, les choix des députés ultramarins au palais Bourbon sont déjà primordiaux, que ce soit pour construire des groupes parlementaires, voire pour les présider. Ces législatives auront aussi permis à certaines forces politiques de faire des percées historiques dans plusieurs circonscriptions jusqu'alors inatteignables.
Bien qu’élus loin de la métropole, ils n’ont jamais été autant au cœur des jeux de pouvoir au palais Bourbon.
Les élections législatives ont fortement redistribué les cartes à l’Assemblée nationale, donnant plus de poids à certaines familles politiques. La répartition des sièges obtenus par les députés ultramarins va dans ce sens. En effet, certains de ces élus pèsent déjà très lourd, avant même le début officiel de la 17e législature.
Des ultramarins au Rassemblement national
Si le Rassemblement national n’a pas obtenu les résultats annoncés par les sondages et certains de ces cadres avant les élections, le groupe présidé par Marine Le Pen s’est malgré tout épaissi, passant de 88 à 126 sièges.
Sur la nouvelle «photo de famille», figurent deux nouveaux visages : Anchya Bamana, fraichement élue à Mayotte, et Joseph Rivière, premier député RN de La Réunion. Ces deux nouveaux parlementaires sont ainsi les premiers ultramarins à rejoindre le groupe du Rassemblement national à l’Assemblée.
Pour sa part, Anchya Bamana entend défendre les grands sujets de Mayotte, à savoir la lutte contre l’immigration clandestine, l’insécurité, et les problématiques liées à l’eau dans son département. Joseph Rivière, issu de la droite, compte «défendre les spécificités réunionnaises à l’Assemblée».
Des renforts de poids pour Marine Le Pen qui pose un premier pas dans des territoires qui, lors des législatives, ne se tournaient généralement pas vers elle. «Je suis particulièrement heureuse de l'élection de deux députés Rassemblement National en Outre-Mer, à Mayotte et à La Réunion. C'est le début de quelque chose qui se construit au fur et à mesure, un lien de confiance avec nos compatriotes d'Outre-mer», a-t-elle déclaré lors des retrouvailles avec son groupe devant le Palais bourbon.
Un président de groupe
Très porté sur la question des territoires et de l'Outre-mer, à l’image de son nom, le groupe LIOT, pour «Liberté, indépendants, outre-mer et territoires», a été contraint de choisir un nouveau président, à la suite de la défaite au second tour de Bertrand Pancher.
Selon des informations recueillies par CNEWS, le choix s’est ainsi porté sur un des cinq parlementaires ultramarins, plus précisément sur Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Elu depuis 2022, celui-ci disposera de toutes les prérogatives réservées à un président de groupe parlementaire, afin de perpétuer le travail proposer par le groupe LIOT lors de la précédente législature, durant laquelle il avait pris part à tous les combats sociaux, de la lutte contre la réforme des retraites à la tentative d’annulation de la réforme de l’assurance-chômage.
Au sein de ce groupe, Estelle Youssouffa et Olivier Serva sont d’ailleurs amenés à prendre régulièrement la parole pour défendre les intérêts de Mayotte et de la Guadeloupe, leurs départements respectifs.
Un rôle prépondérant aux côtés des communistes
Comme LIOT, le groupe communiste de la «Gauche démocrate et républicaine» disposait, lors de la précédente législature, d’un grand nombre d’ultramarins dans ses rangs, 10 en tout.
Affaibli par les défaites de cadres tels que Fabien Roussel, Sébastien Jumel ou encore Pierre Dharréville lors des législatives, le groupe pourra s’en remettre, en partie, aux ultramarins pour se reformer.
Selon les informations de nos confrères de L’Humanité, celui-ci devrait être, de nouveau présidé par André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme depuis 2022. Composé de 16 parlementaires, il comptera également un co-président, ou vice-président, ultramarin.