Sur les 577 députés qui constituent la nouvelle Assemblée nationale, élue ce dimanche 7 juillet, 208 sont des femmes. Un chiffre en recul par rapport aux précédentes législatures.
Avancer pour mieux reculer. Selon les données publiées par le ministère de l’Intérieur au lendemain des élections législatives anticipées, les femmes fraîchement élues à l’Assemblée nationale sont au nombre de 208 sur les 577 sièges jusqu’ici vacants. Un coup dur pour la parité alors qu’un texte voté en 2000 (et modifié en 2007) prévoit de sanctionner les partis politiques qui n’ont pas respecté l'égalité (avec une marge de 2% de différence) entre les femmes et les hommes.
En 2024, les députées représentent ainsi 36% de l’hémicycle tandis qu’en 2022, elles étaient encore 215, soit 37,3%. C’est la première fois en 50 ans que la France compte moins de députées que de sénatrices parmi ses rangs. Pourtant, le nombre de femmes au palais Bourbon avait atteint un chiffre historique en 2017 avec 224 députées, soit 38,8%.
Ce recul, Sandrine Lévêque, professeure en science politique à Lille l’a expliqué par le caractère express du scrutin. Ce chiffre «tient en partie aux conditions et au contexte dans lequel la dissolution a eu lieu, avec des partis politiques qui ont essayé de sauver les meubles en présentant des sortants, et c'est plutôt des candidats masculins», a-t-elle déclaré à l’AFP.
Dans le détail, tous les groupes politiques ne se valent pas. Le Nouveau Front populaire, avec 78 députées, rassemble le plus d’élues (40,4%), le plaçant légèrement devant le camp présidentiel avec ses 40,2%. De son côté, le Rassemblement national et ses alliés comptent 32,2% de femmes, devançant les Républicains avec 30,8% de parlementaires féminines.
L’Angleterre à contre-courant
De l’autre côté de la Manche, la tendance semble s’inverser. Le 4 juillet dernier, Keir Starmer, dirigeant du Labour, le parti travailliste britannique, a accédé au poste de Premier ministre, expulsant les conservateurs au pouvoir depuis 14 ans. À l’issue de son élection, la Chambre des communes accueillera de nouveaux députés au cours de la semaine.
Comme l’a souligné le Guardian, cette année est à marquer d’une pierre blanche puisque parmi les nouveaux parlementaires, 263 sont des femmes, soit 41% des élus selon les données officielles. Elles étaient 35% à la Chambre des communes et 29% dans la Chambre des lords - équivalent du Sénat en France où siègent actuellement 36.8 % de femmes - à la fin de la précédente législature.
Comme en France, le nombre de députées diffère en fonction des partis politiques. Avec 46% d’élues, le Labour – le vainqueur des élections - est le groupe qui compte le plus de femmes, suivi des Libéraux-démocrates, mouvance centriste et ses 45%. Le Parti conservateur, dirigé par l’ancien Premier ministre Rishi Sunak rassemble quant à lui 24% d’élues, devançant le Parti national écossais (SNP) et ses 11% de parlementaires féminines.
En Europe, la France et le Royaume-Uni restent toutefois en marge de leurs voisins selon le classement de l'Union interparlementaire (UIP). En effet, en Andorre, en Suède et en Espagne, les femmes parlementaires représentent respectivement 50%, 46,7% et 44,3%.