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Violences sexuelles : les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon placés en garde à vue à Paris

Une enquête avait été ouverte pour agressions sexuelles après la plainte de l’actrice Judith Godrèche à l’encontre des deux réalisateurs français. [Tiziana FABI / Yohan BONNET/ AFP]

Les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusés de violences sexuelles par plusieurs actrices dont Judith Godrèche, ont été convoqués ce lundi 1er juillet à la Brigade de protection des mineurs, pour être placés en garde à vue.

Après la plainte déposée en février par l’actrice Judith Godrèche pour viols et agression sexuelle contre Jacques Doillon et Benoît Jacquot, les deux réalisateurs sont entendus ce lundi 1er juillet dans le cadre d'une garde à vue, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Benoît Jacquot, qui avait demandé à être entendu dès le début de l’enquête, «va enfin pouvoir s'exprimer devant la justice», a déclaré son avocate Me Julia Minkowski, qui a dénoncé une «critiquable» garde à vue. 

«Depuis cinq mois désormais, il ne se passe pas une semaine sans que la presse ne relaye le contenu de ces accusations et l'enquête préliminaire qui leur est consacrée (..) Sa présomption d'innocence est bafouée à longueur de journée (...) Une audition libre aurait du être décidée», a-t-elle ajouté dans un communiqué. 

Du côté de Jacques Doillon, son avocate Me Marie Dosé, a jugé qu'«aucun des critères légaux ne saurait justifier cette mesure» de garde à vue, «36 ans» après les faits dénoncés par Judith Godrèche. Son client «aurait dû être entendu dans le cadre d'une audition libre au vu de l'ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l'inéluctable classement sans suite qui clôturera cette enquête», a-t-elle poursuivi. 

Deux autres actrices ont depuis déposé des plaintes contre Benoît Jacquot

Les deux avocates ont critiqué des «atteintes à la présomption d'innocence» de leurs clients et la médiatisation de ces mesures, qui pourraient conduire à des confrontations entre les accusés et certaines plaignantes, y compris la figure emblématique du mouvement #MeToo en France, Judith Godrèche. 

En début d'année, l'actrice de 52 ans a accusé tour à tour Benoît Jacquot de viols, puis Jacques Doillon d'agression sexuelle, en déposant plainte. Le parquet de Paris mène une enquête sur des accusations de viol sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité, de viol, de violences au sein du couple et d'agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité.

Benoît Jacquot et Judith Godrèche ont commencé leur relation amoureuse en 1986, mais se sont séparés en 1992. Plus tard, l'actrice de 52 ans a décrit leur relation comme étant caractérisée par «l'emprise» et la «perversion».

Deux autres actrices ont depuis déposé des plaintes contre Benoît Jacquot : Julia Roy pour agression sexuelle, et Isild le Besco, à la fin de mai, pour des viols sur mineure de plus de 15 ans et des viols qui auraient eu lieu entre 1998 et 2007.

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