L'actrice Judith Godrèche a annoncé mardi sur Instagram avoir reçu un «avis préalable de mise en examen» suite à une plainte déposée par le réalisateur Jacques Doillon, qu'elle accuse d'agression sexuelle.
L'actrice est sous le choc. Judith Godrèche a révélé sur Instagram ce mardi soir avoir reçu un «avis préalable de mise en examen» suite à une plainte déposée par le cinéaste Jacques Doillon, qu'elle accuse d'agression sexuelle. «Quand tu pleures chez toi après avoir reçu un avis de mise en examen pour diffamation lié à la plainte déposée par ton agresseur», a-t-elle posté dans une story Instagram. «Je n'ai pas compté le nombre de plaintes pour viols et agressions sexuelles déposées contre Jacques Doillon. Je sais bien que la mienne est prescrite. Mais sa plainte en diffamation ne l'est pas», a-t-elle écrit. «La mise en examen, dans ce cas, est automatique. Mais quand même...», a-t-elle poursuivi dans un post, soulignant qu'en France, les plaintes pour diffamation déclenchent automatiquement des mises en examen.
«En recevant ce document, j'ai pensé à la lettre qu'il (Jacques Doillon, ndlr) m'avait envoyée chez mes parents. Dans laquelle il se comparait à un porc. Un porc jaloux de Benoît Jacquot. J'avais 15 ans. C'est donc la dernière fois qu'il m'a écrit. Et j'ai passé une vie à repeindre la chambre en rose - une chambre dans laquelle personne n'est poursuivi en diffamation, car personne ne porte plainte pour viol (…) Cette vie en rose est différente de la vie que je vis. Mais au moins, ma vie d’aujourd’hui, elle dit la vérité.», a-t-elle confié.
En février, Judith Godrèche avait accusé publiquement le cinéaste Benoît Jacquot de viols puis Jacques Doillon d'agression sexuelle, soulevant une nouvelle vague #MeToo dans le cinéma français et devenant une figure importante de la lutte contre les violences sexuelles. Dans une publication Instagram, elle avait accusé le cinéaste de «tourner avec des enfants (...) avec qui il couche». Ce qui lui avait valu une plainte pour diffamation.
Enquête de la BPM
L’actrice accuse Jacques Doillon de lui «avoir mis les doigts dans la culotte» pendant des essais pour un film sorti en 1989. Elle avait alors 15 ans et était en couple avec Benoît Jacquot.
Une enquête avait été déclenchée par le parquet de Paris pour viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, après une plainte déposée par Judith Godrèche. Les deux cinéastes ont été entendus début juillet par la brigade de protection des mineurs.
Comme le rappelle l'AFP, l'avocate de Jacques Doillon, Me Marie Dosé, avait dénoncé en juillet l'atteinte à la présomption d'innocence de son client et le cadre de son audition. Jacques Doillon «aurait dû être entendu dans le cadre d'une audition libre au vu de l'ancienneté des faits, de leur prescription acquise depuis plus de deux décennies, et de l'inéluctable classement sans suite qui clôturera cette enquête», avait souligné Me Dosé.