Une information judiciaire a été ouverte ce vendredi 28 juin après la fermeture du site controversé Coco.gg. Ce site utilisé pour des guets-apens homophobes était notamment au coeur de l'affaire du meurtre de Philippe à Grande-Synthe (Nord) en avril dernier.
Fermé depuis le 25 juin, Coco.gg, qui est considéré comme «un repère de prédateurs» par plusieurs associations et au cœur de différentes affaires de guet-apens homophobes, fait l'objet d'une information judiciaire, comme l'a indiqué le parquet de la Procureur de la République, ce vendredi 28 juin, dans un communiqué.
«L'information judiciaire porte notamment sur l'infraction de fourniture d'une plate-forme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée, depuis le 26 février 2023, c'est-à-dire le jour de l'entrée en vigueur de la loi réprimant cette infraction. Elle porte également sur le blanchissement des sommes qui en ont été retirées», a indiqué le communiqué.
En avril dernier, le site avait été mis en cause au cours de l'affaire du meurtre de Philippe à Grande-Synthe. Ce jeune avait été tué par deux jeunes adolescents qui s'étaient fait passer pour une jeune femme via le site Coco.
un «repère de prédateurs»
En 2023, l’association SOS Homophobie avait lancé un appel aux pouvoirs publics afin de fermer le site, suite à de nombreuses affaires d'agressions homophobes : «Je suis effarée par cette nouvelle affaire. 90% de nos dossiers mettent en cause Coco», expliquait Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie, en avril dernier sur FranceInfo.
Ce site, lancé en 2003, possédait une réputation sulfureuse depuis de nombreuses années pour sa faible sécurité : «ll n'y a pas de filtre, tout le monde peut s'inscrire, il n'y a pas de modérateur ni de sécurité des conversations. C'est donc un véritable repère de prédateurs», ajoutait Véronique Godet.
En effet, les propositions de prestations sexuelles tarifées, la vente de drogue ou encore l’envoi de contenu sexuel, y compris pédopornographique, étaient régulièrement visibles sur Coco.
Suite à l'affaire du meurtre de Philippe, nous avions réalisé une enquête sur ce site, et en entrant sous une fausse identité, nous avions reçu de nombreux messages d'hommes âgés entre 20 et 70 ans en l'espace de quelques minutes, avec des propositions indécentes, à la limite du légal.