Nicolas Khorsand était poursuivi pour avoir tenté de mettre le feu au consulat d’Iran à Paris en septembre dernier. Le tribunal correctionnel l’a condamné ce mardi à huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans.
Un acte de protestation envers le pouvoir iranien. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, ce mardi, un Français d'origine iranienne à huit mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pour avoir tenté, en septembre dernier, d'incendier le consulat d'Iran à Paris, afin de protester contre le sort des femmes et des jeunes filles arrêtées en Iran.
À la barre, Nicolas Khorsand, 60 ans, ancien prothésiste et orthésiste, né à Téhéran, a de nouveau assumé son geste qu'il a justifié par son opposition au gouvernement de la République islamique d'Iran. Il était poursuivi pour dégradation ou détérioration du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes.
Le tribunal correctionnel de Paris a décidé d’assortir cette peine d'une interdiction de paraître dans le 16e arrondissement de Paris, où se trouve le consulat d’Iran, de porter ou de détenir une arme pendant cinq ans et de l'obligation d'indemniser les victimes.
Un habitué des manifestations pour le droit des femmes en Iran
Le 9 septembre dernier, aux alentours de 7h du matin, Nicolas Khorsand, habitué des manifestations pacifiques en faveur du droit des femmes en Iran, avait mis le feu à trois pneus de voiture au niveau de l'entrée arrière du consulat de la République islamique d'Iran à Paris.
Les vidéos de surveillance du consulat avaient permis de l’identifier et de l’arrêter dès le lendemain des faits.
Le 12 septembre, lors de sa comparution immédiate, le Français d’origine iranienne avait expliqué que son «acte illégal» était motivé par le besoin de «montrer aux Iraniens et aux Iraniennes vivant au pays que nous, nous sommes avec eux, surtout avec les femmes».
Avant l’annonce de la décision du tribunal, Nicolas Khorsand avait expliqué : «Je ne peux plus accepter que des femmes et des jeunes filles soient arrêtées, fouettées et violées». Ne regrettant pas son geste il a précisé à nouveau avoir agi seul, en son «âme et conscience», ajoutant, «ce n’est pas une ambassade, mais un centre dictatorial».
La défense a plaidé la relaxe, les actions militantes faisant, selon Me Louise Hennon, avocat de Nicolas Khorsand, «partie de la liberté d’expression, et ce quand bien même elles auraient entraîné une action délictuelle.»
Il faudra cependant attendre novembre 2024, pour connaître la décision sur le montant exact des dommages matériels, estimés à plus de 50.000 euros.