Plusieurs associations ont décidé de se mobiliser mardi 25 juin, en opposition à la décision du conseil départemental de Loire-Atlantique, qui a annoncé la fin du transport adapté entre le domicile et l’école pour certains enfants en situation de handicap, dès septembre.
«Un gros truc en moins». Ce mardi 25 juin à Nantes, plusieurs associations et parents d’enfants en situation de handicap ont prévu de se rassembler dès 9h15 à l’Hôtel du Département, en opposition au conseil départemental de la Loire-Atlantique.
Pour cause, la vice-présidente au handicap du département annonçait, le 28 mai, la suppression des transports scolaires adaptés chargés de conduire de leur domicile à l’école les élèves en situation de handicap scolarisés en Ulis (Unité localisée d’inclusion scolaire).
La suspension de ces minibus, effective dès la rentrée prochaine, en septembre, concerne les familles habitant à moins de 5 km de leur école, ou moins de 10 km de leur collège.
À la place, ceux-ci se voient offrir une indemnité financière kilométrique, selon les distances par rapport aux établissements scolaires.
«À l'origine, c'est une belle idée. (...) Sauf que les dérives de l'école soi-disant inclusive amènent le département à dépenser des millions en essence et en taxi, avec un mauvais bilan carbone», a avancé Ombeline Accarion, la vice-présidente handicap du Département de Loire-Atlantique.
«Faites un effort», enjoint le département
Pour les parents concernés, cette nouvelle mesure prise trois mois avant la rentrée est indécente, et son motif est inaudible : «Nos enfants ne sont pas des ajustements budgétaires», s'est indignée Laëtitia Lohac, de l’association Handicap 44 en danger, à l’initiative du rassemblement organisé mardi 25 juin.
«On continuera d’aller récupérer un enfant à 15 km de son établissement mais on ne prendra plus celui qui vit à moins de 5 km alors qu’on passera toujours devant chez lui», a-t-elle ironisé.
Celle qui est aussi la mère d'un enfant autiste et épileptique a déploré la situation de 450 familles laissées sur le carreau, qui devront désormais accompagner eux-mêmes leurs enfants à l'école.
«Lors de la réunion publique où a été annoncée cette décision, la vice-présidente en charge du handicap a déclaré que les familles "devaient faire un effort" !», a-t-elle rappelé à CNEWS, soulignant l'effort quotidien que représente la parentalité avec un enfant en situation de handicap.
«De plus, certaines familles - notamment monoparentales - se retrouvent précarisées car obligées de mettre leur vie professionnelle au second plan, ou d'y mettre fin», a souligné la militante.
De son côté, le Département s'est exprimé après l'indignation provoquée par cette annonce, assurant être associé au CCAPH (Coordination des Associations de Personnes en situation de Handicap) de Loire-Atlantique.
Pour Laëtitia Loheac, cette association avec la CCAPH n'est pas vraiment représentative de la réalité de la situation : «C'est un groupe d'associations qui reçoit des subventions de la part du département. Ils sont pieds et poings liés», a-t-elle déploré.