En direct
A suivre

«J'utiliserai l'iPad toute ma vie» : comment les créateurs de mode se servent-ils des nouvelles technologies pour travailler ?

Arturo Obegero a présenté sa collection printemps-été 2025 entièrement dessinée à l'iPad pro. [Marcel NESTLER/ARTURO OBEGERO]

En pleine Fashion Week masculine, qui se tenait jusqu'au 23 juin, le directeur artistique espagnol, Arturo Obegero, présentait sa collection «El amor Brujo», une série de vêtements spectaculaires et sensuels entièrement dessinés sur iPad Pro.

La technologie au service de l’effervescence de la Fashion week. Alors que la semaine de la mode masculine battait son plein jusqu’au 23 juin, au 22, rue Guillaume Apollinaire dans le 6e arrondissement de Paris, Arturo Obegero présentait sa collection printemps-été 2025. «La meilleure de ma vie», s’est enthousiasmé le styliste de 30 ans lors d’une séance de questions réponses, après la projection d’un film entièrement tourné à l’iPhone 15 mettant en scène ses créations. 

Et pour cause, ce dernier présentait une dizaine de silhouettes entièrement dessinées sur le dernier iPad Pro dans les allées feutrées du Silencio des Prés. Un outil essentiel au travail du jeune Espagnol, dont le talent a été repéré par Apple en septembre dernier. «Je leur ai montré comment je dessinais», a-t-il contextualisé auprès de CNEWS. «J’utilisais du papier ou le Trackpad de mon Mac pour faire mes dessins. Ils m’ont répondu ‘ce n’est pas possible, tu as besoin d’un vrai support’. C’est là qu’ils m’ont donné un iPad et grâce à ça, ma collection était prête en seulement deux semaines», a-t-il raconté.

Equipée de la puce M4 qui permet à la tablette d’être aussi fine, cette technologie lui confère surtout un système d’affichage inégalé en termes de rendu de couleur et de luminosité. Un paramètre essentiel pour un créatif tel qu’Arturo, dont les silhouettes se parent de bordeaux profonds ou de carmin éclatant et de dégradés. Grâce à l’application graphique Procreate, le jeune homme a également été en mesure d’apporter un large panel de textures telles que des broderies, des sequins ou encore de la dentelle à ses vêtements. 

fotojet_66797712a2713.jpg
@Arturo Obegero

Avec la fonctionnalité de l’application permettant d’enregistrer le processus de création d’un projet et d’en faire des minividéos, Arturo Obegero a décidé de les mettre en avant lors de sa présentation. Ainsi, entre deux silhouettes, trônait un iPad sur lequel était diffusé les images du premier croquis jusqu’à sa version finale, laissant entrevoir les erreurs et les changements de cap. «Avant, je pensais papier, mais depuis que j’ai l’iPad, je l’utiliserai toute ma vie», a assuré le styliste. «Je pense que la combinaison de la tradition et des nouvelles technologies est un équilibre parfait», a-t-il poursuivi. Alors qu’il ne jure que par sa tablette, Arturo Obegero aimerait voir plus grand pour sa marque, et impliquer plus de nouvelles technologies à son travail.

Créer plus et être efficace

Ayant des clients comme Harry Styles ou Beyoncé, Arturo Obegero, muni de son iPad et son Pencil pro, peut proposer une personnalisation des modèles optimisée. «Quand on vous demande quelque chose de spécifique, vous devez montrer plusieurs illustrations, plusieurs tissus, motifs, c’est pour ça qu’il faut avoir ces outils», a expliqué le trentenaire. «Vous avez plusieurs couches avec les silhouettes que vous pouvez colorier, en modifier la texture, vous pouvez proposer la même robes, mais en dix versions différentes», a-t-il ajouté.

«Ça serait génial qu’un jour, le styliste se contente de faire le dessin et que le programme crée tous les motifs à sa place, mais d’un autre côté, ça serait trop», a-t-il nuancé préférant tout de même conserver le papier pour cette tâche. Alors que le secteur de la mode et les frontières de la création se retrouvent confrontés à l’outil digital, qui permet selon Arturo Obegero «de créer plus ou d’être plus efficace et rapide», ce dernier estime «important d’avoir un équilibre». 

fotojet2_667977c1d09fb.jpg
@Arturo Obegero

Le 6 mai dernier, le Metropolitan Museum of Art accueillait le fameux Met Gala, où tout le gratin hollywoodien se presse, vêtu de tenues plus extravagantes les unes que les autres. Cette année, l’intelligence artificielle s’est invitée aux festivités et Internet a vu fleurir plusieurs photographies, où des célébrités absentes de l’événement comme Katy Perry ou Rihanna, arboraient des robes spectaculaires inventées de toutes pièces par l’outil digital. «Je voudrais travailler avec l’intelligence artificielle, mais pour faire mon linge ou qu’elle paye mes factures, qu’elle améliore ce que je fais, mais je ne veux pas qu’elle crée pour moi», a plaisanté Arturo Obegero, ajoutant «que l’expérience proposée par un humain ne peut pas être remplacée.»

À 30 ans, cet Espagnol originaire de la côte des Asturies est à la tête de sa griffe qu’il a crée à Paris en 2020, en plein confinement. Débrouillard - puisqu'il coud dans son appartement de Montreuil - et passionné par le flamenco, il met au point des silhouettes aux découpes singulières à partir de tissus upcyclés. Blanc, noir ou encore rouge et toutes ses déclinaisons sont la marque de fabrique de sa dernière collection, taillée dans des étoffes précieuses telles que la soie, le velours, la dentelle ou le Lurex brillant. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités