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Homophobie et transphobie : vers une hausse inquiétante des violences en 2024 ?

Pas moins de 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement...) contre les personnes lesbiennes, gay, bissexuelles et transgenres ont été enregistrées. [GEORGES GOBET / AFP]

Une étude partagée à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, qui a lieu ce vendredi 17 mai, relève une hausse de 13% des infractions anti-LGBT+ recensées en 2023. Un mauvais présage pour 2024 ?

Un palier effrayant à l'occasion de cette journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie ce vendred 17 mai. Une étude réalisée par le service statistique du ministère de l’Intérieur a révélé que les infractions anti-LGBT+ ont augmenté de 13% en 2023, par rapport à 2022. 

Ainsi, 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement...) contre les personnes lesbiennes, gay, bissexuelles et transgenres ont été enregistrées. C’est 19% de plus qu’en 2022, où une hausse de 13% avait déjà été enregistrée. 

En plus des crimes et délits, 1.690 contraventions, dont 94% d’injures, ont également été recensées en 2023, progressant de 4% alors qu’elles avaient reculé de 9% en 2022.

«On a l'impression que les braises de la LGBTIphobie sont allumées et que le feu est prêt à prendre. 2024 est une année qui nous préoccupe particulièrement», avait souligné ce mercredi la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet, en présentant son bilan annuel.

Seules 20% des victimes portent plainte

Un tiers des crimes et délits anti-LGBT+ enregistrés en 2023 sont des injures et de la diffamation. Tout comme les menaces, les atteintes aux personnes représentent 19% de ces crimes et délits. 

Plus rares mais tout de même présentes, le harcèlement représente 5% et les atteintes sexuelles 8%, contre 2% en 2022.

Depuis 2016, les atteintes anti-LGBT+ ont connu une forte hausse, de 17% en moyenne par an pour les crimes et les délits, et de 10% pour les contraventions, ont indiqué les chiffres du ministère.

Même si l’étude note une «libération de la parole et (de) l'amélioration des conditions d'accueil» des victimes par la police et la gendarmerie, les victimes d’infractions homophobes et transphobes ne sont pas nombreuses à se rendre au poste de police. 

Seules 20% d’entre elles portent plainte en cas de menaces et de violences, et seulement 5% en cas d’injures, selon une enquête réalisée sur la période de 2012 à 2018.

Un «silence gouvernemental abyssal»

Le porte-parole de SOS Homophobie Maxime Haes déplore des discours transphobes dernièrement encensés, notamment par la sortie du livre Transmania. Si l’ouvrage se présente comme une «enquête sur les dérives de l’identité transgenre», il présente selon le militant une succession des «clichés les plus infâmes» inférés aux personnes transgenres : «pédophilie, pédocriminalité, déviance mentale», a-t-il énuméré.

«Subir des violences, des discriminations, des discours haineux amène de la crainte, un sentiment de culpabilité, une détresse mentale» pouvant conduire à la dépression et au suicide, a rappelé Ugo Ziccarelli, un autre membre de SOS Homophobie.

L’association déplore également un «silence gouvernemental abyssal», estimant que la nomination de Gabriel Attal comme premier chef du gouvernement ouvertement gay, n’est qu’un symbole qui ne s’accompagne d’«aucune politique ambitieuse» sur les questions liées aux LGBTIphobies.

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