A l'issue des élections législatives prévues le 30 juin et le 7 juillet, 577 députés seront élus à l'Assemblée nationale. Selon les résultats, le Premier ministre pourrait être désigné selon un jeu d'alliances périlleux.
Il est l'un des scénarios les moins évoqués et pourtant l'un des plus probables. Faute de majorité absolue aux prochaines élections législatives prévues le 30 juin et le 7 juillet, la répartition des 577 sièges à l'Assemblée nationale pourrait être morcelée.
Le Premier ministre, nommé par le président de la République et issu habituellement d'un parti politique appartenant à la majorité de l'Assemblée, pourrait être désigné selon un jeu d'alliances au sein de la chambre basse.
Une possibilité évoquée par Emmanuel Macron, appelant «avant ou après» les législatives, à un rassemblement de ceux qui auront «su dire non aux extrêmes». Lors des prochaines législatives, le parti du président de la République pourrait chercher des alliés au sein des Républicains ou du Nouveau Front populaire pour contrer le Rassemblement national, arrivé en tête aux européennes.
Perte de la majorité absolue
Cette situation ne serait pas sans rappeler celle de 2022. Renaissance avait perdu sa majorité absolue (250 députés sur 577) et la Première ministre de l'époque, Elisabeth Borne s'était entêtée à désigner des députés de droite et de gauche qui pourraient voter certains textes de la majorité.
Dans le cas où le Rassemblement national ou le Nouveau Front populaire arriverait en tête aux législatives, une alliance de circonstance avec des députés issus des Républicains pour le premier, ou de Renaissance pour le second, pourrait être nouée. Les «petits» partis auraient également leur rôle à jouer.
Une situation semblable à celle vécue par le Premier ministre Gabriel Attal, pourrait donc se mettre en place. Le Président de la république nommerait alors un Premier ministre chargé de gouverner avec une majorité relative, avec des risques de blocage élevés. Dans tous les cas, Emmanuel Macron ne pourra pas user à nouveau de son pouvoir de dissolution avant juillet 2025 au plus tôt. Une prérogative institutionnelle pour le président de la République, qui ne peut en effet l'utiliser qu'une fois par an.