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«J’ai connu l’enfer de mon vivant» : l’effroyable témoignage de Léon Lewkowicz, survivant de la Shoah

Léon Lewkowicz, 94 ans, rescapé de la Shoah, est revenu ce mardi en exclusivité sur CNEWS sur son expérience concentrationnaire dans différents camps en Pologne et en Allemagne. Ses propres parents ont été gazés et incinérés. «J’ai connu l’enfer de mon vivant», a-t-il résumé.

Un témoignage capital et bouleversant. Rescapé des camps de la mort nazis, Léon Lewkowicz, 94 ans, par ailleurs l'un des futurs porteurs de la flamme olympique, a confié sur CNEWS ce mardi, les terribles épreuves qu'il a connues durant la Seconde Guerre mondiale

«J’ai connu l’enfer de mon vivant. Des moments épouvantables et à la Libération en avril 1945, la France m’a adopté. Pas seulement moi, nous étions 427 enfants survivants à Buchenwald», a-t-il raconté. 

Léon Lewkowicz a seulement 12 ans lorsqu'il est interné au camp de concentration de Groß-Rosen en Allemagne. Par la suite et jusqu'à sa libération le 11 avril 1945, il connaîtra deux autres camps, Auschwitz-Birkenau en Pologne et Buchenwald en Allemagne. 

Le rescapé a confié à CNEWS n'avoir pas fait ces transferts de camps en train mais à pied, soit un périple de plus de 900 kilomètres. 

La sélection pour les chambres à gaz

En 1945, Léon Lewkowicz est orphelin. «Je suis tout seul, tout seul. Mes parents ont été sélectionnés par Mengele (ndlr. Josef Mengele, médecin nazi surnommé l'ange de la mort) pour être gazés et incinérés». 

«Sélectionné», Léon Lewkowicz l'a également été. Un moment traumatisant pour ce jeune adolescent qui a accepté de relater à CNEWS ce tournant dans son histoire. 

«Moi aussi, j'ai été sélectionné. C’était la dernière sélection et les Allemands se sont amusés à bâtir un portique. Il fallait courir et toucher avec la tête le sommet du portique. J’étais trop petit, je n’ai pas réussi donc bien sûr, j’ai été sélectionné tout de suite», a-t-il expliqué.

Le jeune Léon Lewkowicz a alors eu un échange avec le médecin nazi, Josef Mengele. «Il m’a demandé mon âge, je lui dis, «Ich bin sechzehn » (j’ai 16 ans) et il m’a dit «Du wirst klein bleiben», tu resteras toujours petit. Et on nous a conduits à la chambre à gaz.»

Dans la pièce, l'attente a été interminable, Léon Lewkowicz, s'est souvenu : «J’avais entendu par les Sonderkommando que pour ne pas trop souffrir dans la chambre à gaz, il fallait être tout près de là où le Zyklon B tomberait pour prendre une bonne bouffée et être évanouie sur le champ.» 

Cependant, le gazage tant redouté n'a pas eu lieu. Le jour où Léon Lewkowicz devait être gazé était le 7 octobre 1944 mais ce jour-là les Sonderkommando, les juifs forcés de disposer des corps, se sont révoltés. «Ils étaient liquidés tous les six mois parce qu'ils en savaient trop».

«On attendait, on attendait, la lumière était toujours allumée, on entendait des cris et des coups de feu à l’extérieur. […] Les portes se sont ouvertes, la première fournée a été mitraillée et moi, j'avais la chance d’être dans la deuxième et on nous a ramené dans le bloc, parce qu’il y avait trop de morts. À partir de cette date-là, il n’y avait plus de gazage», a-t-il conclu.

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