Le député de La France insoumise Sébastien Delogu a brandi ce mardi 28 mai un drapeau palestinien dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement. Les débats ont été interrompus et l'élu exclu.
Un comportement «inadmissible». C’est avec ces mots que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a décidé d’interrompre la séance des questions au gouvernement de ce mardi 28 mai, après que le député LFI Sébastien Delogu a sorti un drapeau de la Palestine en plein hémicycle.
La scène s’est déroulée alors que le ministre Franck Riester répondait à une question de la députée LFI Alma Dufour sur la situation à Gaza. Le député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu s'est levé, muni d'un drapeau palestinien.
Face aux nombreuses réactions tumultueuses, la présidente Yaël Braun-Pivet a exclu le député LFI et suspendu la séance pour convoquer un bureau de l'Assemblée, dans le but de discuter immédiatement d'une possible sanction à l’encontre de l’élu. Interrogé par la presse, Sébastien Delogu a affirmé que son geste était une «initiative personnelle».
Ancien chauffeur de Jean-Luc Mélenchon
Ancien chauffeur de taxi durant neuf ans et porte-parole de la grève des taxis marseillais contre Uber, Sébastien Delogu s'est rapproché de La France insoumise dès 2016, devenant par la suite le chauffeur et garde du corps de Jean-Luc Mélenchon. Il s'engage auprès du parti en 2017 à l'occasion des élections législatives, pour devenir député de la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône.
En 2019, lors des élections européennes, il est candidat en 24e position sur la liste de La France insoumise conduite par Manon Aubry, obtenant 6,3% des suffrages exprimés et six des 74 sièges français. Durant la campagne, le député crée la polémique en menant des actions symboliques à Marseille, notamment l'utilisation de fumigènes à L'Estaque, pour dénoncer la pollution des navires de croisière.
Il lui faudra attendre les élections légistatives de 2022, alors candidat dans la septième circonscription des Bouches-du-Rhône sous l'étiquette LFI-Nupes, pour devenir député au second tour avec 64,68% des voix.
Polémique à l'encontre d'un candidat aux européennes
A la mi-mai, le député LFI avait publié une vidéo sur ses réseaux sociaux, se mettant en scène en train de piétiner un tract électoral dans le cadre des élections européennes de la «Gauche Unie pour le monde du travail» - regroupant le Parti communiste, les Radicaux de gauche, l’Engagement et la Gauche républicaine et socialiste - lors de sa venue au marché de Marignane (Bouches-du-Rhône).
La section communiste avait alors réagi via un communiqué, estimant que «cette ville a connu des heures sombres et l’extrême droite y est très puissante. Le maire de la ville Éric Le Dissès et le député RN ne cachent pas leur proximité au point d’avoir créé l’an dernier un mouvement politique le RPR. On aurait pu logiquement penser que le député LFI était présent samedi 11 mai pour contrer, dans le cadre des échéances à venir, le danger que représente l’extrême droite sur le territoire. (...) LFI, en cautionnant ce type de comportement, se distingue de manière tout a fait négative, en adoptant les méthodes typiques de l’extrême droite quand celle-ci est aux portes du pouvoir».
Le candidat communiste aux élections européennes Léon Deffontaines, tête de liste du parti mentionné sur le tract, avait fustigé quant à lui des «méthodes de pourri» sur X. «Triste de voir LFI se résoudre aux mêmes bassesses que celles des groupuscules d’extrême droite», avait-il déclaré, avant de conclure que «le débat passionné, oui, les intimidations, non».
Jugé le 25 juin pour violences
En 2023, le député Delogu avait été visé par deux plaintes après l’ouverture d’une enquête du chef de «violence volontaire par personne chargée d’une mission de service public sur personnel travaillant dans un établissement d’enseignement scolaire aux abords d’un établissement d’enseignement scolaire ayant entraîné une ITT n’excédant pas huit jours».
Cette enquête faisait suite aux accusations de deux personnels du lycée Saint-Exupéry de Marseille, qui ont indiqué avoir reçu des coups de sa part. Les faits se seraient produits autour de 7h du matin, «alors que plusieurs lycéens tentaient de bloquer l’établissement dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites», avait précisé le parquet à l’époque.
Les plaignants, à savoir la conseillère principale d’éducation et le proviseur adjoint du lycée, ont accusé le député LFI de leur avoir asséné des coups de pieds au niveau des chevilles, alors qu'il souhaitait empêcher la levée du blocus de l'établissement. Il doit être jugé le 25 juin prochain pour cette affaire.