Dans la Grande Interview sur CNEWS ce jeudi, Prisca Thevenot a critiqué la posture politique de Marine Le Pen sur le dossier de la Nouvelle-Calédonie. Selon la porte-parole du gouvernement, la cheffe de file du Rassemblement national «passe son temps à capituler».
«Marine Le Pen veut être la présidente politique d'une famille qui se veut être patriote. Moi, ce que j'entends en permanence, c'est que c'est la grande cheffe de la capitulation». Invités de la Grande Interview ce jeudi 23 mai sur CNEWS, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot est revenue sur les récentes positions de Marine Le Pen par rapport à la situation en Nouvelle-Calédonie.
Depuis plus d'une semaine, l'archipel français est en proie à une vague de violences inédite avec la mort de six personnes. Le président de la République Emmanuel Macron, arrivé à 8h20 ce jeudi (heure locale, soit 23 h 20 heure de Paris) à Nouméa pour une visite éclair, a réitéré sa volonté de ramener le calme.
«Il faudrait que son avis ne change pas au gré de l'opinion»
Le chef de l'Etat doit aussi installer une mission composée de trois hauts fonctionnaires, qui restera sur place «autant qu’il le faudra» et «aura pour objectif de faire émerger un dialogue politique local dans le but de parvenir à un accord politique global», a précisé mercredi le Premier ministre, Gabriel Attal, devant le Sénat.
Une décision contestée par Marine Le Pen, la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale. Selon elle, le gouvernement a commis «un nombre d'erreurs absolument incalculable dans ce dossier», a-t-elle répété mercredi sur CNEWS. Elle a rappelé la position de son parti : «Nous avons toujours été pour le dégel du corps électoral, toujours».
Or, selon Prisca Thevenot, Marine Le Pen ne cesse de changer de positionnement : «Elle nous dit qu'il faut le dégel, finalement non. Il faut que ce soit dans quarante ans, finalement non... Il faudrait que son avis ne change pas au gré de l'opinion qu'elle peut entendre auprès des uns et des autres et en l'occurrence, en regardant les actes de violence qui sont faits».
«Marine Le Pen n'est pas l'alpha et l'oméga de la politique française et c'est fort heureux à l'endroit du dossier Nouvelle-Calédonie» a répété la porte-parole du gouvernement. Le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral pour les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, adopté lundi 13 mai, avait provoqué l'ire des indépendantistes. Toute personne née ou domiciliée depuis au moins dix ans serait incluse sur les listes électorales. Ce dégel ajouterait 25.000 personnes au corps électoral.