La commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic en France a proposé ce mardi la création d’un parquet national antistupéfiants et de faire de l’Office antistupéfiants (Ofast) une «DEA à la française».
Une riposte inspirée du modèle américain. Ce mardi 14 mai, la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic en France a rendu son rapport d'analyse de l’action gouvernementale pour lutter contre le trafic de drogue.
Après un tour de France de plusieurs semaines, celle-ci a proposé dans le détail la création d’un parquet national antistupéfiants (Pnast) et de faire de l’Office antistupéfiants (Ofast) une sorte de «DEA à la française», sur le modèle de l’agence antidrogue américaine, en lui donnant pleine autorité sur le terrain.
«Ce nouveau parquet permettra de spécialiser et d'incarner la lutte contre le narcotrafic (...) Cela implique une véritable autorité sur les enquêtes et des moyens à la lutte», ont annoncé en conférence de presse les sénateurs Jérôme Durain et Etienne Blanc, président et rapporteur de la commission d'enquête.
Un plan gouvernemental «famélique»
Considérant la lutte contre le narcotrafic comme devant être «une priorité nationale», la commission sénatoriale a également considéré que le plan antidrogue que le gouvernement doit présenter prochainement était «famélique» et n’était «pas à la hauteur des enjeux».
Pour rappel, pendant six mois, les sénateurs ont effectué 158 auditions, d’enquêteurs, de magistrats, de policiers, d’avocats et même de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti. Les deux ministres ont été amenées à revenir sur les opérations «Place nette», mission ayant pour objectif de lutter contre les trafics de drogue partout en France.
Dans son rapport, la commission s'est montré critique sur le bilan des opérations «place Nette» et «Places nette XXL» au regard des moyens considérables déployés. «Elles sont utiles mais les résultats sont modestes».